Fleuve Noir

KENNY Paul – Rendez-vous à Malmö

Réf: esp-fnk21
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Description

Extraits

1/   Serge Cotreanu, par pitié pour le brigadier de douane, dit d’une voix dégagée :

   - Inutile de contrôler les voitures, tout est parfaitement en règle.

   Le douanier esquissa une grimace obséquieuse et répondit sur un ton d’excuse :

   - Je suis obligé, camarade. J’ai des ordres, vous comprenez. Voulez-vous venir au bureau, je vous prie ?

   Le chef maquisard haussa les épaules. Ce malheureux gabelou venait de signer son propre arrêt de mort en ordonnant la perquisition des deux voitures.

   Tandis que Serge et deux de ses camarades pénétraient dans le bureau chauffé du poste, les autres faisaient semblant de débarquer pour ouvrir les coffres des bagnoles et se laisser fouiller par le jeune assistant douanier. Le soldat assistait à la scène sans bouger, bien campé sur ses jambes écartées, la mitraillette sur le bedon.

   Dans le cagibi, le brigadier s’excusa derechef :

   - Même pour les ordres de mission, je suis forcé de téléphoner à la centrale du canton. Après la tombée du jour, les consignes sont plus sévères, évidemment.

   En prononçant ces mots, il avança la main vers le téléphone mural. Avant qu’il eût décroché l’appareil, Cotreanu lui assena dans la nuque, du tranchant de la main droite, un effroyable marron qui lui brisa les vertèbres et le tua net. Dans le même instant, un autre maquisard bondissait sur l’adjoint du bureau et lui appliquait sous la pomme d’Adam un atemi brutal qui lui coupait le souffle et lui bloquait sans pitié la circulation du sang.

   Pendant ce temps, dehors, le massacre s’était déclenché avec la même cruauté, la même violence, la même efficacité.

 

2/   Acrimonieuse, l’Allemande marmonna :

   - Vous, ce qui vous intéresse, c’est la dénonciation. Le sort de on mari, c’est secondaire. Qu’il aille en déportation, qu’il soit fusillé ou qu’il moisisse dans un cachot, ça ne vous touche pas beaucoup. Est-ce donc si important de savoir qui a écrit cette lettre anonyme ? Est-ce que cela changera quelque chose, quand vous le saurez ? Le problème restera le même : il faut tirer Hans des griffes de la police roumaine. Cela seul compte.

   - Je vous demande bien pardon, rectifia Coplan, très sec. Ce qui compte, c’est le réseau. Votre mari avait des contacts avec nos agents allemands, avec nos agents autrichiens, avec certains de nos amis en Suisse, en Tchécoslovaquie, en Yougoslavie. Son arrestation met en péril plusieurs centaines de personnes, car s’il a éveillé des suspicions, il a pu compromettre tous les collègues avec lesquels il correspondait. Vous admettrez que l’enjeu dépasse quelque peu les limites de votre vie privée ?

   - Hans m’avait promis de renoncer à ce métier. Je sortais de clinique et je savais que je ne résisterais plus à cette tension nerveuse. Pourquoi n’a-t-il pas tenu parole ? nous devions partir pour le Canada. Hans a un diplôme d’ingénieur-conseil, il peut aisément se refaire une situation à l’étranger.

 

Descriptif

Editions Fleuve Noir Kenny K21 année 1972, état général Moyen, couverture souple, tranche et dos moyennement passés et marqués, pages jaunies, tranches des pages un moyennement salies, livre d’occasion broché format poche de 11,3x17,6 cm, 224 pages

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