Albin Michel

KINCAID Jamaica – Autobiographie de ma mère

Réf: re-amjkamm
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Description

Titre original « The autobigraphy of my mother » Jamaica Kincaid, 1996

Traduit de l’anglais par Dominique Peters

Extrait

1/   Elle n’était pas méchante, Ma Eunice ; elle me traitait exactement comme ses propres enfants – mais cela ne veut pas dire qu’elle était gentille avec ses propres enfants. Dans un tel endroit, la brutalité est le seul véritable héritage, et la cruauté, souvent l’unique chose qu’on donne gratuitement. Je ne l’aimais pas et le visage que je n’avais jamais vu me manquait. Je regardais par-dessus mon épaule pour voir si quelqu’un venait, comme si je m’attendais à ce que quelqu’un vienne, et Ma Eunice me demandait ce que je cherchais. Au début, elle en plaisantait, mais quand elle s’est aperçue, au bout d’un certain temps, que je ne m’arrêtais pas, elle a cru que cela signifiait que je pouvais voir les esprits. Je ne pouvais pas du tout voir les esprits ; je cherchais juste ce visage, le visage que je ne verrais jamais, même si je vivais éternellement.

 

2/   Mon père devait m’aimer à l’époque, mais il ne me l’a jamais dit. Jamais je ne l’ai entendu dire des mots à quiconque. Il voulait que je continue l’école et il s’assurait que je le faisais, mais je ne sais pas pourquoi. Il a même voulu que je continue l’école bien plus longtemps que la plupart des filles. J’ai continué l’école au-delà de mes treize ans. Personne ne m’a dit ce que je devais faire après. M’envoyer à l’école représentait un gros sacrifice parce que, comme son épouse le faisait souvent remarquer, j’aurais été bien plus utile à la maison. Il me donnait des livres à lire. Il m’a donné la vie de John Wesley et, en la lisant, je me demandais ce que la vie d’un homme si plein de tumulte spirituel et de piété avait à voir avec moi. Mon père était devenu méthodiste. Il se rendait à l’église chaque dimanche. Il faisait le catéchisme. Plus il volait, plus il avait d’argent et plus il allait à l’église – ce n’est pas un cas unique.

 

3/   Résumé

   « Ma mère est morte au moment où je suis née, aussi toute ma vie n’y a-t-il jamais rien eu entre moi et l’éternité ; dans mon dos soufflait toujours un vent lugubre et noir. Je ne pouvais pas savoir au début que ce serait comme ça. »

   Puissant, troublant et sensuel, Autobiographie de ma mère est le roman d’une femme qui cherche à saisir l’essence même de la vie. Fille d’une mère caraïbe et d’un père métis pour lequel elle n’éprouve que peur, Xuela Claudette Richardson se replie dans une solitude hautaine, dans une frigidité implacable et superbe, hantée par l’impossible amour qu’elle éprouve pour sa mère disparue. Par son écriture limpide et incisive, Jamaica Kincaid, originaire des Petites Antilles, prête à ce destin désespéré, sans autre certitude que celle de la mort qui rôde dans « l’espace noir du monde », sa voix de femme forte et singulière, dont la portée rejoint aux Etats-Unis celle de Toni Morrison.

 

Descriptif

Editions Albin Michel Les grandes traductions année 1997 ISBN 2226093826, Assez Bon état général, couverture souple, tranche et dos moyennement marqués, intérieur assez frais, tranches des pages un peu salies, livre d’occasion broché grand format de 14,7x22,8 cm, 224 pages

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