Fleuve Noir

LIMAT Maurice – Les pêcheurs d’étoile

Réf: sf-fna507
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Description

Extraits

1/   Kadjja allait mourir. Elle le savait. Elle faisait face à une réalité qui ne lui laissait pas l’ombre d’un doute.

   Kadjja avait vingt-cinq ans. Vingt-cinq ans de la planète Tekka. C’était une superbe fille, brune, au visage ouvert, avec des yeux d’un bleu translucide où un psychologue pouvait lire l’énergie jointe à une sorte de candeur, où un homme, qui ne fût rien qu’un homme, eût souhaité se laisser abîmer.

   Telle quelle, Kadjja, la guerrière, la cosmonaute, l’envoyée de son peuple, dernière survivante du Pnim VI savait pertinemment qu’elle était condamnée.

   En se portant volontaire pour la conquête de Pnim, pour faire partie de ceux qu’on appelait, d’une façon un peu enfantine sur Tekka : Les pêcheurs d’étoile », terme journalistique qui avait prévalu, Kadjja avait aussi accepté le risque.

   Le pire des risques. Celui qui va jusqu’au terme de la vie.

   De sa jeune vie.

   Les Tekkiens étaient bien décidés. Il fallait à tout prix atterrir sur Pnim, percer le secret des mascons, établir le relai magnétique et, si les Anciens avaient eu raison, si les Modernes avaient su déchiffrer et interpréter leurs écrits, on amènerait après un certain laps de temps le monde de Pnim à se satelliser autour de Tekka.

   Mais, pour cela, il avait fallu se remettre à l’ouvrage, lancer des astronefs.

   Pnim VI, après les autres, était en perdition et allait s’écraser sur la mystérieuse planète, laquelle régnait toujours comme une belle étoile brillante dans le ciel tekkien, apparaissant encore assez nettement durant le jour, selon certaines phases.

   Kadjja, le cœur serré, regardait autour d’elle, dans le cockpit du petit navire spatial.

   Quatre hommes avec elle. Quatre hommes morts.

   La vaillante jeune femme achevait de transmettre son dernier message à la planète patrie :

   « Pnim VI à Contrôle Majeur : commandant Fker frappé à son tour. Tombons sur planète Pnim. Avons aperçu épave pouvant être celle de Pnim III. Aucun contrôle descente n’est possible. Freinage limité… »

   Elle s’interrompit. Elle avait la nausée. La chute s’accélérait et les fusées-rétro n’agissaient plus guère.

   Dans un instant, l’astronef deviendrait simplement un corps mort, attiré par la force gravitationnelle d’une planète, et il irait tout bêtement s’écraser sur son sol.  

 

2/   Elles se tenaient par la main et toutes deux, rieuses, bien que si dissemblables, se livraient avec volupté aux caresses des vagues.

   La mer intérieure de Gôô, dénuée de marées, dansait doucement contre les remparts de Flââz, et I-Zam en faisait les honneurs à son hôtesse, la fille de Tekka, qu’on lui avait confiée puisque c’était à elle, et à son tendre compagnon Belhôz qu’elle devait la vie.

   Le Sénat, avec l’approbation du tétrarque, avait, jusqu’à nouvel avis, logé cette femme d’un autre monde dans une villa située près des murailles et, partant, de la mer. Une interdiction sévère avait été faite aux Gôô d’approcher cette demeure.

   D’ailleurs, les anciens, toujours prudents avaient fait établir un circuit d’ondes, lequel bloquait les issues et déclenchait un signal d’alarme en cas d’incursion. Les curieux, évidemment, ne manquaient guère. Et il y avait, dans l’univers cavernicole de Gôô, des journalistes, la presse écrite existant, tout autant que la radio et la télé.

   Des miliciens faisaient des rondes alentour, si bien que I-Zam, tout heureuse d’avoir à s’occuper de la Tekkienne, de l’instruire sur le monde de Gôô, de savoir d’elle comment on vivait sur une autre planète, pouvait, en toute liberté, s’ébattre avec elle dans les eaux de l’océan interne.

   Elles étaient déjà de bonnes amies. Un système audio-visuel, un peu fatigant, mais assez efficace, avait permis à Kaddja d’assimiler en peu de temps l’essentiel de la langue gôô.

   Tout en babillant, I-Zam enseignait des tas de mots et des tas de choses à la Tekkienne, et la reprenait quand elle faisait des fautes linguistiques.

   I-Zam avait été dîment chapitrée par les Sages : élève du collège initiatique, elle ne devait pas, dans son enseignement, dépasser un certain stade. On lui confiait la mission d’éduquer la Tekkienne mais, avant tout, la jeune fille ne devait pas perdre de vue qu’il ne fallait jamais rien dire, ni laisser entendre, concernant le Grand Secret, dont la révélation était réservée aux membres du collège, destinés à devenir les dirigeants du peuple de Gôô.

 

Descriptif

Editions Fleuve Noir Anticipation 507 année 1972, état général assez bon, couverture souple, tanche et dos un peu marqués et passés, pages jaunies, tranches des pages moyennement salies, livre d’occasion broché format poche de 11,3x17,7 cm, 240 pages

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