LUKACS Georges – Existentialisme ou marxisme ?

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Description

Traduit du hongrois par E. KELEMEN

Extrait

1/   L’étude que nous présentons aujourd’hui n’a pas la prétention d’épuiser – pas plus au point de vue méthodologique que sur le plan historique – les problèmes qu’elle évoque.

   Les débats entre le matérialisme dialectique et l’existentialisme ont lieu, en général, sur un terrain trop étroit ou trop large. En réalité, il s’agit tout aussi peu d’un engouement éphémère que d’un combat philosophique « éternel », bien que nombreux soient ceux qui affirment l’un ou l’autre.

   En fait, l’objet du débat est un problème idéologique propre au stade de l’impérialisme ; seulement, comme tous les problèmes de cet ordre, le nôtre aussi remonte, quant à ses origines, à la période consécutive à la Révolution Française. Dans un sens plus général, il s’agit du heurt de deux orientations de la pensée : celle, d’une part, qui va de Hegel à Marx et celle, d’autre part, qui relie Schelling (à partir de 1804) à Kierkegaard. Mettre en parallèle Marx et Kierkegaard est, certes, devenu un procédé trop à la mode et philosophiquement indéfendable, mais qui se justifie par un arrière-plan très réel : la faillite de l’idéalisme objectif. Son héritage constitue l’enjeu du débat entre la gauche, c’est-à-dire la dialectique matérialiste et la droite, représentée par l’existentialisme. Chez Kierkegaard comme chez Schelling de la dernière période, la conception de l’existentialisme est théologico-mystique. C’est cela qui explique qu’il ne parvient pas alors à étendre son influence et qu’il aboutit, sous sa forme originelle, à une impasse de caractère manifestement réactionnaire.

 

2/   Les considérations précédentes nous permettent de passer maintenant à l’examen des principaux problèmes posés par la philosophie de la période impérialiste. Nous allons étudier tout d’abord la notion de l’objectivité, basée sur la théorie de la connaissance de l’idéalisme subjectif.

   Nous avons déjà parlé de la « troisième voie » dans la théorie de la connaissance. Son origine remonte en partie à Nietzsche, en partie à Mach et à Avenarius et de là, elle conduit, en passant par Husserl, jusqu’ç l’ontologie existentialiste qui, elle, reconnaît une existence indépendante de la conscience, mais persiste à suivre l’ancienne méthode idéaliste quant à la définition, la connaissance et l’interprétation de cette existence. Les théories de la connaissance dominantes de la période précédente niaient l’intelligibilité de la réalité objective. La « troisième voie » qui maintient intacts tous les principes de la théorie de la connaissance de l’idéalisme subjectif, escamote ses limites, en présentant la question d’une manière qui semble implicitement admettre que les idées et les notions qui n’existent que dans la conscience sont elles-mêmes des réalités objectives.

 

Descriptif

Editions Nagel Collection Pensées année 1961, état général moyen, couverture souple, tranche et dos un peu marqués et moyennement passés avec des petits accrocs, intérieur assez frais, tranches des pages un peu salies, livre d’occasion broché moyen format de 12,3x18,8 cm, 294 pages

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