Folio

MACEWAN Ian - Samedi

Réf: re-f4661
2,00 € TTC
 En stock
Ajouter au panier
Description

Titre original « Saturday » Ian McEwan, 2005

Traduit de l’anglais par France CAMUS-PICHON

Extraits

1/   Désorienté, au bord du délire et toujours en proie au même besoin de se confier à elle, il reste au pied du lit à contempler la silhouette de sa femme sous la couette. Elle dort comme une enfant, en chien de fusil. A cause de l’obscurité, elle semble noyée dans l’immensité du lit. Il écoute son souffle, ses inspirations presque inaudibles, ses expirations plus soutenues. Elle fait un petit bruit avec sa langue, un claquement humide contre le palais. Des années auparavant, il est tombé amoureux d’elle dans une salle d’hôpital, une époque terrifiante. Elle était à peine consciente de sa présence. Une blouse blanche venue à son chevet retirer les fils à l’intérieur de sa lèvre supérieure. Ensuite, il a dû patienter trois mois avant de pouvoir y poser ses propres lèvres. Mais il en savait plus sur elle, ou il en avait du moins vu plus que n’importe quel amant potentiel.

   A présent il s’approche d’elle, se penche pour embrasser sa nuque tiède. Puis il s’éloigne, referme sans bruit la porte de la chambre derrière lui et descend jusqu’à la cuisine pour allumer la radio.

 

2/   Jusqu’à présent, les conseils de lecture de Daisy l’ont surtout persuadé que la fiction était trop imparfaite, trop envahissante et aléatoire pour susciter un émerveillement spontané devant la magnificence de l’ingéniosité humaine, du défi impossible relevé avec brio. Seule la musique, peut-être, atteint à une telle pureté. Il admire Bach par-dessus tout, en particulier les œuvres pour clavier : hier encore, il a écouté deux partitas en opérant l’astrocytome d’Andrea. Il y a aussi les incontournables : Mozart, Beethoven, Schubert. Et ses trois idoles dans le monde du jazz : Evans, Davis et Coltrane. Cézanne chez les peintres, ainsi que certaines cathédrales visitées pendant les vacances. En dehors du domaine artistique, sa liste de réussites sublimes inclurait la Théorie générale d’Einstein, dont il a brièvement saisi l’enjeu quand il avait une vingtaine d’années. Il faudrait compléter cette liste, décide-t-il en descendant le vaste escalier de pierre jusqu’au rez-de-chaussée, même s’il sait pertinemment qu’il n’en fera rien. Une œuvre que l’on se sent incapable d’accomplir soi-même, qui contient un élément de perfection absolue, presque inhumaine : voilà sa conception du génie. L’idée de Daisy selon laquelle l’homme aurait un besoin « vital » qu’on lui raconte des histoires, n’a aucun fondement. Il en est la preuve vivante.

 

3/   Résumé

   Pour Henry Perowne – neurochirurgien réputé, mari heureux, père comblé d’un musicien de blues et d’une poétesse – ce devait être un samedi comme les autres. Pas question d’aller défiler contre la guerre en Irak. Plutôt goûter les plaisirs de la vie. Et pourtant… un banal accrochage, et voilà la violence qui surgit dans son existence protégée. Henry aura beau tenter de rependre le fil de sa journée, ses vieux démons et le chaos du monde le rattraperont sans cesse durant ces vingt-quatre heures, au terme desquelles plus rien ne sera jamais comme avant.

   Tout en faisant diaboliquement monter le suspense, McEwan entrelace événements planétaires et privés avec une telle virtuosité que cet étrange samedi devient la métaphore de toutes nos vies fragiles d’Occidentaux pris dans la tourmente de ce début de siècle. Et cette réflexion profonde sur le hasard et le destin, les pouvoirs respectifs de la science et de l’art, la quête d’un sens qui résisterait à la mort nous montre une fois de plus, après Expiation, un romancier parvenu à la plénitude de son talent.

 

Descriptif

Editions Folio 4661 année 2007 ISBN 9782070350247, Assez Bon Etat général, couverture souple, tranche et dos un peu passés et marqués, pages jaunies, tranches des pages un peu salies, livre d’occasion broché format poche de 11x18 cm, 382 pages

Produits pouvant vous intéresser