Traduit de l’américain par Danièle MAZINGARBE
Extrait
1/ Quand la cérémonie fut terminée, les soldats se déployèrent pour empêcher le peuple de nous suivre dans la vallée ; notre petit groupe devait continuer le chemin seul. Derrière nous, l’attelage de bœufs peinait à tirer son chargement sur le sable. Tout autour, des falaises se découpaient sur le ciel qui s’assombrissait.
- Nous allons devoir grimper, prévint mon père.
Ma mère pâlit. Nous ressemblions à des chats, elle et moi, terrifiées par les endroits qui nous étaient étrangers, comme ces vallées que les pharaons endormis surveillaient depuis leurs chambres secrètes. Néfertiti, elle, aurait traversé celle-ci sans broncher, tel un faucon, sans la moindre peur, semblable en cela à notre père.
Nous progressions au son lugubre des sistres ; la lumière déclinante se reflétait dans mes sandales dorées. Tandis que nous gravissions la montagne, je m’arrêtai pour contempler le paysage.
- Ne t’arrêtes pas, dit mon père. Continue à avancer.
La marche était pénible. Les animaux gravissaient la pente rocailleuse en ahanant. Les prêtres nous précédaient, brandissant des torches pour éclairer le chemin. Soudain, le grand prêtre marqua un temps d’hésitation ; peut-être la nuit lui avait-elle fait perdre le sens de l’orientation.
2/ Au troisième jour du voyage, je m’ennuyais déjà. J’essayai de lire : je me documentai sur les arbres qui poussaient dans le royaume du Mitanni, loin au nord, là où Khabur et l’Euphrate sortaient de leur lit. Après sept jours de voyage sans mettre pied à terre, j’avais lu les sept traités dénichés par Ipu sur les marchés de Thèbes. Le huitième soir, Aménophis lui-même finit par trouver insupportable ce voyage sans escale, et on nous conduisit à terre pour faire du feu et délasser nos jambes.
Les serviteurs ramassèrent du bois pour faire rôtir les oies sauvages qu’ils avaient attrapées sur le fleuve, et nous mangeâmes tous dans les magnifiques bols en faïence de l’Ancien. Cela nous changeait agréablement du pain dur et des figues qui composaient notre ordinaire ; Ipu me rejoignit près du feu, avec une coupe du meilleur vin de Pharaon. En face de nous, autour d’une dizaine de feux, des soldats s’enivraient et des courtisans jouaient au senet. Ipu regarda dans sa coupe et sourit.
3/ Résumé
Ambitieuse, charismatique, la belle Néfertiti épouse le jeune pharaon Aménophis et séduit instantanément le peuple égyptien. Mais il lui faut concevoir un héritier… Obsédée par la pérennité de la dynastie, Néfertiti ne voit pas que les prêtres tout-puissants et l’armée complotent contre son époux. Seule sa sœur Moutnedjemet se montre assez perspicace pour percevoir ces manœuvres politiques. Observatrice et réfléchie, elle n’a jamais partagé le désir de pouvoir de Néfertiti. Elle souhaite quitter la cour et aspire à une vie simple, loin des intrigues, auprès du général qui a conquis son cœur.
Lorsqu’elle prend conscience de la précarité de son règne, Néfertiti veut obliger sa sœur à rester à ses côtés, et à se marier pour des raisons politiques. Afin de gagner son indépendance, Moutnedjemet devra résister à la femme la plus puissante d’Egypte.
Descriptif
Editions France Loisirs année 2009 ISBN 9782298019056, Bon Etat général, jaquette, couverture rigide, tranche et dos légèrement passés et marqués, intérieur assez frais, tranches des pages un peu salies, livre d’occasion relié grand format 13,7x20,8 cm, 656 pages