Flammarion

NIETZSCHE – Généalogie de la morale

Réf: ess-gf754
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Description

Traduction inédite par Eric BLONDEl, Ole HANSEN-LOVE, Théo LEYDENBACH et Pierre PENISSON

Introduction et notes de Philippe CHOULET avec la collaboration d’Eric BLONDEL pour les notes

Extraits

1/   Ces psychologues anglais auxquels jusqu’ici on doit au demeurant les seules tentatives pour aboutir à une genèse de la morale, nous offrent en leur personne une énigme de taille ; et, par là même, il nous faut l’avouer, ils ont, en tant qu’énigmes incarnées, un avantage essentiel sur leurs livres : ils sont eux-mêmes intéressants ! Ces psychologues anglais, que veulent-ils en réalité ? On les voit toujours, volontairement ou involontairement, au même ouvrage qui consiste à mettre en avant la partie honteuse de notre monde intérieur et à chercher ce qui est l’élément moteur, directeur et décisif pour l’évolution, là même où la fierté intellectuelle de l’homme souhaiterait le moins le trouver (par exemple dans la vis inertae de l’habitude, ou dans l’oubli, dans un enchevêtrement et une mécanique aveugles et contingents des idées, ou dans quelque chose de purement passif, d’automatique, de réflexe, de moléculaire et de foncièrement stupide). Qu’est-ce donc qui pousse toujours ces psychologues dans cette direction ? Est-ce un instinct secret, hargneux, vulgaire, peut-être un instinct inavouable à soi-même, de rabaissement de l’homme ? Ou bien encore une suspicion pessimiste, la méfiance des idéalistes déçus, moroses, devenus venimeux et verts de fiel ? Ou une petite hostilité et une rancune souterraine à l’égard du christianisme (et de Platon), qui n’a peut-être même pas franchi le seuil de la conscience ? Ou un goût lubrique de l’insolite, du paradoxe douloureux, de ce que l’existence a de douteux et d’insensé ? Ou enfin un peu de tout cela, un christianisme, une petite démangeaison, un petit besoin d’épices ?... Mais on me dit qu’il s’agit simplement de vieilles grenouilles froides et ennuyeuses qui courent et sautent autour de l’homme et s’insinuent jusqu’en lui, comme si elles se trouvaient là dans leur véritable élément, à savoir un bourbier. J’ai répugnance à l’entendre, mieux encore, je n’y crois pas ; si l’on est en droit d’espérer, à défaut d’assurances, j’espère de tout cœur qu’il en va autrement pour eux, que ces chercheurs et microscopistes de l’âme sont au fond des animaux courageux, généreux et fiers, qui savent tenir en lisière leur cœur comme leur douleur, qui ont appris à sacrifier toutes les petites envies à la vérité, à chaque vérité, même si c’est une vérité toute simple, âpre, laide, fâcheuse, non chrétienne, non morale… Car de telles vérités existent.

 

2/   Résumé

   Que le sang et l’honneur au fond de toutes les bonnes choses. La Généalogie de la morale applique ce principe désacralisant : l’idéal moral (ascétique) a désormais un prix, payable non en monnaie de singe, mais en livre de chair, en unité de désir ; principe cynique, qui découvre les pieux mensonges et l’hypocrisie de la belle apparence (les bons sentiments et saintes intentions.)

   Les hommes ‘modernes », de « progrès » ont là un miroir pour leurs tabous, leurs impuissances, leurs malentendus : la mièvrerie du consensus démocratique, la moraline du troupeau, les passions tristes, émondeuses des aspérités de la vie, le tabou du pouvoir, la névrose généralisée du salut par l’art, par la science, la religion.

   Mesurons ce que l’animal humain a perdu dans l’affaire (l’innocence et la joie de l’affirmation première de la force, la vraie méchanceté, la distance, la noblesse) et son nouvel infini : réinventer un sens fort après des millénaires de sens faible.  

 

Descriptif

Editions GF Flammarion 754 de 1996 ISBN 208070754X, Bon état général, couverture souple, tranche et dos légèrement marqués, intérieur assez frais, tranches des pages un peu salies, livre d’occasion broché format poche de 11x18 cm, 288 pages.

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