Fleuve Noir

PAGE Alain – Il est si tard, M. Calone

Réf: esp-fne568
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Description

Extraits

1/   En fait, Olsen, méfiant, attendit le lendemain matin. Pour rentrer, il se promena d’abord au hasard dans les rues de Vienne et, lorsqu’il eut acquis la conviction qu’il n’était pas suivi, il regagna son appartement. Celui-ci se trouvait dans Rathaus Strasse, en dehors du Ring, entre l’Université et l’Hôtel de ville. C’était un immeuble aux allures d’hôtel particulier, revu et corrigé par un pâtissier mégalomane.

   Olsen se coucha après avoir mis en place son système d’alarme, s’endormit presque tout de suite. A six heures il était debout et prenait un bain prolongé, comme il le faisait tous les matins. Il s’habilla soigneusement, se fit une tasse de café avant de descendre. Il alla chercher sa voiture garée à proximité, monta.

   La ville s’éveillait et, comme la circulation était encore rare, il était facile de détecter un éventuel suiveur. Un moment, Olsen crut être suivi par une Mercedes noire, mais la voiture disparut au bout d’un petit moment.

   Olsen roula encore un temps avant de se diriger vers l’hôtel des postes. Tout près, se trouvait un grand garage. Olsen y pénétra avec sa Volvo, monta jusqu’au deuxième niveau. Là, il gara sa voiture, descendit. Il jeta un coup d’œil circulaire avant de se rendre jusqu’à une petite Volkswagen grise qui se trouvait dans un box. Il s’installa derrière le volant, se coiffa d’un chapeau qui était sur le siège du passager, puis se posa une paire de lunettes sur le nez.

   Il démarra.

   Bientôt, il se trouvait à la sortie de la ville, traversait le faubourg de Heuberg avant de prendre la route en direction de Krems. Olsen roula une cinquantaine de kilomètres avant de tourner sur la droite. Trois kilomètres plus loin, il pénétrait dans une petite propriété enfouie dans la verdure.

   Olsen arrêta la voiture devant la maison, descendit. La demeure avait des allures de maison de campagne, mais ce n’était qu’une apparence. A l’époque où les troupes alliées occupaient encore l’Autriche, la maison avait servi à un service de renseignements et en avait conservé les installations au sous-sol. Seuls deux hommes connaissaient la destination actuelle de cette demeure. L’un était à Paris, l’autre vivait à Vienne : Olsen.

 

2/   Calone arriva dans la matinée à Vienne et se fit immédiatement conduire en taxi jusqu’à la Rathaus Strasse où feu Olsen avait vécu durant quinze années.

   Le style de l’immeuble n’était guère encourageant, mais Calone estima que ce n’était rien à côté de ‘appartement. Lorsqu’il vit ses grandes pièces tristes, aux plafonds à peine effleurés par la lumière, le bric-à-brac de meubles vieux ou anciens, vrais ou faux, les parquets luisants qui ne semblaient qu’attendre l’arrivée d’un quadrille de lanciers, il décida de réduire, si possible, les quinze jours à huit, voire moins.

   Depuis l’enquête de la police, personne ne semblait avoir touché à l’appartement. La poussière s’était allégrement laissée retomber des toiles qui tapissaient les murs et recouvrait tous les meubles.

   Dans la chambre, le lit n’avait même pas été refait. Toutes les affaires d’Olsen étaient encore là. Mais qui aurait pu réclamer les dépouilles de Sven Olsen né de l’imagination d’un chef de service de renseignements ?

   Calone passa dans la salle de bains. La baignoire avait été vidée. Collée au fond, près de la bonde, une grosse savonnette bleue. Il se pencha pour la remettre dans le porte-savon. Un décor plus approprié à la vie d’une belle Otéro qu’à celle d’un directeur régional de réseaux d’espionnage. Par acquis de conscience, Calone fouilla les affaires d’Olsen, mais ne trouva rien d’extraordinaire.

   Il vida ses valises, trouva un placard vide pour les ranger. Il consulta sa montre. Près de onze heures. Calone, que le décor déprimait, décida d’attaquer sans tarder.

   Avant de sortir, il examina un instant le signal d’alarme qui n’avait pas été rebranché depuis la découverte d’Olsen mort. Il haussa les épaules, le laissa pendre. Pour lui, le vrai signal d’alarme, ce n’était pas là qu’il devait se trouver, mais dans la tête de chaque agent. Olsen était peut-être mort d’avoir oublié ça.

 

Descriptif

Editions Fleuve Noir Espionnage 568 année 1966, état général correct, couverture souple, tranche et dos marqués et passés, pages jaunies, tranches des pages salies, cassures sur la tranche livre d’occasion broché format poche de 11,3x17,7 cm, 222 pages

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