PARMELIN Hélène – L’art et les anartistes

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Description

Extraits

1/   Or, autour de la peinture et de la sculpture, se sont ouverts des domaines aux infinies possibilités. Encore à peine explorés.

   Les uns scientifiques, le champ ouvert des animateurs d’électricité, la collaboration à l’électronique des inventeurs d’idées-lumières, l’utilisation des ordinateurs dans toutes les techniques d’illumination, d’ornement de la cité à l’échelle des réalisations urbaines les plus avancées et des jeux de lumière les plus innovateurs.

   Les autres semi-scientifiques, la décoration géométrique la plus savante et la plus recherchée en liaison avec l’architecture et toutes les idées, maîtresses aujourd’hui, de l’environnement.

   Les autres enfin relevant de l’anartisme le plus absolu, la foire aux idées du tout-est-permis, les réalisations de la dérision la plus grave et la plus folle, l’anartisme-spectacle, l’anartisme-qui-se-prend-au-sérieux, et la divagation par là-dessus des plus savants jongleurs de mots que la critique d’art ait encore enfantés.

   La plus grande partie de l’univers participe avec frénésie à ce climat auquel la peinture et la sculpture demeurent étrangers. Rien n’est plus vaste que la foire aux idées rationnelles et irrationnelles. Chacun peut y trouver sa mission, son bonheur, son malheur, sa dérision ou sa fortune.

 

2/   Je me suis un peu attardée sur Yves Klein, car ses spectacles ont parmi les plus beaux spectacles anartistes qui aient existé. Sans oublier les gens autour, qui en faisaient partie.

   Chez les anartistes d’ailleurs, la partie spectacle, qui naturellement renferme par définition la partie publicité, est extrêmement importante. Parmi ces spectacles, les plus extraordinaires sont ceux de Tinguély.

   Je me souviens du temps où en pleine abstraction, une machine de Tinguély, sur l’esplanade du Musée d’Art moderne, marchait, tournait avec bruit et explosions. D’elle sortaient des feuilles de papier. On allait les chercher. On s’apercevait que la machine de Tinguély fabriquait de l’abstraction…

   Mais généralement elles ne fabriquent rien. Elles sont grandes, compliquées, elles marchent, elles sont un fouillis inextricable, une forme sans forme. Il leur arrive d’être le centre de spectacles à grand spectacle, dans la cour de musées, devant des foules ravies. Et quand tout est fini, elles explosent, et il ne reste rien. Ou presque.

   Ce sont des représentations merveilleuses. Les machines sont spirituelles, sages, folles, ingénieuses. Ce ne sont d’ailleurs pas des machines. C’est un mouvement mécanique pour rien. J’aime leur côté absurde et compliqué, leur côté voyage de Gulliver à Laputa. Si Tinguély y était allé, il serait entré dans l’équipe de ceux qui construisaient les maisons en commençant par le toit.

 

3/   Résumé

   Dans cet essai en forme de pamphlet, écrit d’un seul jet, Hélène Parmelin propose qu’au lieu de proclamer partout la mort de l’art, on appelle mes choses par leur nom : qu’on cesse de situer la contestation dans l’alliance avec les industriels, et la lignée de Rembrandt dans un carré, un flash ou une « nana ».

 

Descriptif

Editions Christian Bourgeois année 1969, Etat général Moyen, couverture souple, tranche et dos moyennement passés et un peu marqués, intérieur assez frais, tranches des pages un peu salies, livre d’occasion broché grand format de 12,2x20,2 cm, 96 pages

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