Roman non traduit de l’américain

Extrait

1/   Il lança à Bolan un de ses sourires ambigus, hocha la tête.

   - Comme d’habitude.

   Bolan sourit à son tour. Avec son profil ascétique, ses cheveux gris coupés très courts, sa longue silhouette osseuse et son look de businessman, il ressemblait à ces cols-blancs, dont la nouvelle vague de la mafia aimait à donner l’image d’elle-même.

   - C’est si important ? Questionna Bolan.

   - Plus que ça le soit. Depuis l’affaire de Houston, le flic du FBI déguisé en mafioso marchait sur des œufs. Si son véritable rôle au sein de la Commissione avait été découvert, le Consigliere aurait passé un très sale quart d’heure. Et on n’aurait probablement jamais retrouvé cadavre.

   - Je n’ai pas tout compris au téléphone, insista Bolan.

   La veille, utilisant leur code de sécurité, Phil Necker avait annoncé son arrivée ainsi que l’imminence de celle des deux As Noirs. Sans plus de précision. Ils avaient seulement pris rendez-vous au Pueblo’s Camp où Bolan avait basé son char de guerre camouflé en mobil-home.

   Par un sentier caillouteux bordé de cactus, la Shelby Charger arrivé en haut de la colline pelée où une large plate-forme avait été pratiquée pour recevoir les vans des amoureux de la nature. Celui de Bolan était à l’écart, dans l’ombre d’un bouquet de hauts acacias, aux pieds d’une cascade artificielle dont l’eau descendait alimenter le bassin du Meeting-Point.

2/   Bolan serra les dents à les briser. Son épaule heurta durement le montant de portière. Un geyser d’étincelles fit un feu d’artifice sous son crâne, tandis que sa vue se troublait. Instinctivement, son pied pesa sur l’accélérateur. Les roues de droite qui reposaient en oblique sur le béton hurlèrent sauvagement dans un nuage de fumée bleutée. Autour du van, plus personne ne tirait. Et le pinceau des phares ne trouvait aucune cible vivante, à croire que les amici avaient pris la fuite. Mais ce n’était qu’une impression. Bolan le sentait par tous les pores de sa peau. Il s’était fait avoir comme un bleu…

   Ils étaient dissimulés derrière les amoncellements de balles grises. Par acquit de conscience il régla les hausses des lance-grenades au maximum et commanda l’éjection. Dans une succession de déflagrations assourdissantes, le hangar trembla sur ses bases. Malgré l’épaisseur des blindages et le bruit rageur du gros moteur Toronado, Bolan perçut des hurlements de douleur. Une ombre jaillit d’une infrastructure, vidant le chargeur de son PM avant de s’écrouler au bord de la fosse.

Descriptif

Editions Plon L’Exécuteur 59 année 1986 ISBN 2259014625, Assez Bon Etat général, couverture souple, une trace de marqueur sur la tranche basse des pages, tranche et dos un peu marqués et passés, pages jaunies, tranches des pages moyennement salies, livre broché d’occasion format poche de 11x17,8 cm, 224 pages