G.P. Paris

PIERJEAN Anne – L’école ronde

Réf: j-gpbro11
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Description

Illustrations d’Anny Le POLLOTEC

Extrait 1

   Il était une fois, dans la montagne, une école dans un pré entouré de tournesols.

   Comme un petit train égaré dans l’herbe, elle traînait, à la queue leu leu, un vestiaire, une salle de classe, un préau, une salle de jeux et, tout au bout, l’appartement de la maîtresse surmonté d’un pigeonnier rond.

   Un pigeonnier rond, un pré rond, dans la boucle ronde d’un ruisseau, et des rondes dans le pré, elle était l’Ecole Ronde.

   Avec sa maîtresse, Mlle Arpège.

   Et ses quinze élèves : dix garçons et cinq filles.

   Dix garçons et cinq filles, c’est vous dire que les filles avaient fort à faire pour tenir leur place de filles. Mais, comme chacune d’elles parlait autant que deux garçons, le compte, au fond, était bon.

   La cour de l’Ecole Ronde était verte et fleurie : c’était le pré. L’herbe y était courte et fine, les tournesols haut perchés, et le vent balançait leurs grosses têtes qui regardaient à l’est le matin, en l’air le midi, à l’ouest le soir puisque les tournesols regardent toujours le soleil et que le soleil se lève à l’est et se couche à l’ouest.

   Le pré de l’Ecole Ronde était grand comme un village.      

   Au-dessus, le soleil brillait chaud.

   Autour du soleil, le ciel était scié en rond par les dents des montagnes blanches, et sous le ciel, les dix garçons, les cinq filles, Mlle Arpège et son chien Berlingot étaient très heureux.

   Ils jouaient au ballon, à chat perché, à la marelle, à cache-cache, aux gendarmes et aux voleurs et à bien d’autres jeux qu’ils avaient inventés.

   Ils jouaient même à une sorte de football.

   Dix garçons en tout, cela aurait fait deux maigres équipes. On avait besoin des filles. Pour les décider, les garçons avaient juré sous le hêtre du Conseil qu’ils joueraient « mou » avec elles. Elles avaient donc accepté et tout se passait très bien.

   Elles fourraient leurs longs cheveux dans des casquettes – des cheveux, on ne sait jamais, ça se tire – elles enfilaient de grosses chaussettes rayées – des jambes, on ne sait jamais, ça se griffe – et elles tenaient fort bien leur place dans une partie.

 

Extrait 2

   Ce jour-là, l’Ecole Ronde venait de finir une leçon d’observation en conclusion de toutes les leçons sur les plantes qu’on avait regardées pousser durant le printemps et l’été.

   Une fois de plus, on avait reconnu des réceptacles, des sépales, des pétales, des étamines lourdes de pollen, des pistils où grandiraient des graines.

   Une fois de plus on avait admiré les semences ingénieuses qui, bien que sans jambes, se débrouillent pour voyager au loin et s’enfoncer dans des terres nouvelles.

   - Le parachute des graines de pissenlit…

   - Le hérisson de la graine de bardane…

   - La gousse de la balsamine qui éclate et projette au loin de petits grains plats et bourrus…

   - Les graines que le vent emporte…

   - Que le ruisseau charrie…

   - Que les oiseaux mangent et rejettent…

   Marie venait de dessiner le parachute grossi d’une graine de salsifis sauvage, quand on entendit les toussotements joyeux d’une petite 2 CV grise et appliquée.

   Cette petite 2CV essayait, par le travers du pré, de gagner le perron de l’Ecole Ronde.

   Elle s’amusait à respecter tous les sens, giratoires ou interdits, tous les balisages rouges et blancs que les garçons avaient préparés pour la récréation suivante – et pour jouer à la circulation, précisément.

   Les mains sur un cerceau, la bouche ronde – broum ! – tous les élèves se transformaient, souvent, en véhicule de leur choix, sous l’œil de Chris et de Berlingot agents de la circulation.

   « Priorité à droite, passages protégés, croisements de routes à grande circulation, vitesse limitée, ralentissez, travaux… », la petite 2 CV avait fort à faire ! D’autant plus que les routes du pré étaient plus tracées pour aller s’égailler dans les herbes que pour ramener, au seuil de l’école, des élèves en récréation.

   - Tiens ! dit Mlle Arpège, une visite. Une petite 2 CV grise !

   - Grise et poussiéreuse, compléta Anouche qui « observait » attentivement puisqu’on était en leçon d’observation.

   - Poussiéreuse et cabossée ! ajouta Pierre.

  

Descriptif

Editions G.P. Paris Bibliothèque Rouge & Or 11 de 1988 ISBN 2261017707, état général assez bon, couverture rigide, tranche et dos un peu marqués et passés, intérieur assez frais, livre d’occasion relié format poche de 13x18,7 cm, 192 pages   

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