PLENEL Edwy – Dire non

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Description

Extrait

1/   Il est des alarmes que leur pertinence transforme en sentences proverbiales, bien loin de leur contexte historique. Au risque, parfois, d’une perte d’intensité, où s’affadit l’inquiétude première. Ainsi de cette réflexion d’Antonio Gramsci dans ses Cahiers de prison sur la crise comme conflit entre un vieux monde en train de mourir et un nouveau monde pas encore né. « La crise consiste justement dans le fait que l’ancien meurt et que le nouveau ne peut pas naître. », écrit précisément, en 1930, le communiste italien, emprisonné par le fascisme jusqu’à sa mort en 1937. Or on occulte trop souvent la phrase qui suit, où gît l’essentiel : « Pendant cet interrègne, on observe les phénomènes morbides les plus variés. « Essentiel sur lequel, en revanche, insiste, non sans bonheur, une variante poétique, souvent citée bien que littéralement infidèle au texte original italien : « Le vieux monde se meurt, le nouveau tarde à apparaître et, dans ce clair-obscur, surgissent les monstres. »

 

2/   Un abîme est devant nous, où nous entraîne une politique sans hauteur qui, depuis mai 2012, n’a cessé de plier devant les obstacles – européens, financiers, institutionnels. Cet étrange renoncement ne sauvera rien, pas même la gauche au pouvoir. Contre cette triste pédagogie de la fatalité et de la résignation, personne ne nous sauvera, sauf nous-mêmes : il nous revient à tous, entre audaces individuelles et défis collectifs, d’ouvrir l’avenir en inventant l’inconnu.

   « Ils gouvernent comme ils avaient vécu, par adaptation successives. » : cette ancienne citation m’est revenue comme une évidence depuis que François Hollande est devenu président de la République et que se sont succédé, sur les fronts essentiels, reculs et faiblesses, concessions et conformismes, présidentialisme continué, Europe inchangée et finance confortée, urgences prises pour l’essentiel tandis que l’urgence ne va pas à l’essentiel, et tout ce temps perdu qui ne se regagnera jamais…

 

3/   Résumé

   La France ressemble ces temps-ci à un Titanic dont l’équipage irait droit vers l’iceberg, le sachant et le voyant mais ne trouvant rien pour l’empêcher. Economique, sociale, démocratique, européenne, culturelle, écologique : les crises s’accumulent dans une confusion du sens et une perte de repères dont aucune force ne semble capable de dénouer les fils, à l’exception des tenants de la régression la plus obscure vers le plaisir de détester ensemble – les Roms, les Arabes, les Juifs, les étrangers, les femmes, les homosexuels, le monde, les autres, tous les autres.

   Nous ne sommes pas condamnés à cette fatalité. Urbaine, diverse et mêlée, dynamique et inventive, la France telle qu’elle est et telle qu’elle vit n’est pas conforme à cette image de régression, de division et de repli. Mais, entre cette réalité vécue et la politique supposée la représenter, le gouffre ne cesse de se creuser. Aussi la crise française est-elle d’abord une crise politique, de représentation, des institutions, une fin de régime. Celle d’une République épuisée, à bout de souffle, impuissante et illisible.

   Allons-nous subir ou réagir ? Ne nous revient-il pas, sauf à définitivement accepter cette servitude volontaire des peuples qui ne savent plus dire « non », de relever la France, dans la diversité de nos attentes et de nos espoirs, en réinventant sa République, une République enfin à l’image de sa promesse de liberté étendue, d’égalité approfondie et de fraternité retrouvée ?

   Dire non est un appel au sursaut, un sursaut démocratique et social qui rassemble et conforte afin de trouer l’épais brouillard qui, aujourd’hui, voile l’espérance.

 

Descriptif

Editions Don Quichotte année 2014 ISBN 9782359492873, Bon état général, couverture souple, tranche et dos légèrement marqués, intérieur assez frais, tranches des pages un peu salies, livre d’occasion broché grand format de 14,3x20,7 cm, 192 pages

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