RABEL Nicolas – Une libération

Réf: rf-npnrul
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Description

Extraits

1/   J’ai longuement insisté pour être à son service. Faire n’importe quoi, mais agir. Je ne pouvais plus rester là à ne rien faire pendant que tant d’autres passaient à l’action. Mais au nom de l’amitié qui le liait à mes parents, il ne pouvait m’accepter dans son réseau. Pourtant il a fini par céder car il avait de plus en plus d’informations à transmettre et il lui devenait indispensable d’avoir une « secrétaire ». Quelqu’un de sûr. Je connaissais un peu la dactylo, j’étais celle qu’il lui fallait. Mais il m’avait prévenue que je serais cantonnée au bureau rien que ça, pas d’autre action.

   Ça fait un peu plus de quatre mois maintenant. Au départ une fois par semaine, puis un peu plus, et désormais au moins trois soirs sur sept. Parfois le samedi ou le dimanche. Dactylographie des informations, décodage de messages ou codage pour les transmissions.

   Nous avons appris à travailler vite, dans le silence, nous octroyant de temps à autre une pause pour fumer une cigarette. Quand celles que les tickets nous permettent d’obtenir son épuisées, ce sont parfois des anglaises, récupérées je ne sais où, qui les remplacent mais le plus souvent nous nous contentons de pipes roulées faites d’un mélange de tabac de contrebande et de barbe de maïs macéré dans un jus de mégots. Nous faisons aussi chauffer de l’eau sur un minuscule réchaud ou bien de manière plus rudimentaire avec des bouts de papier ou de carton. Nous y plongeons quelques herbes parfumées en guise de thé ou un ersatz de café à base de racines de chicorée. Puis nous buvons ces breuvages tièdes sans saccharine en pensant à un bon café au lait sucré fait avec du vrai café, du vrai lait et du vrai sucre !

 

2/   Nous sommes le 18 décembre. Ça fera bientôt deux mois que je suis enfermée ici et je ne pense pas que ma mère le sache car je n’ai reçu aucun colis, pas même une lettre, et il m’est interdit d’envoyer un quelconque message pour la prévenir. Elle doit être morte d’inquiétude d’être sans nouvelles. Et sans doute confrontée à la lourdeur habituelle de l’administration française et allemande à chercher où je pourrais être.

   J’ai été arrêtée le 4 octobre et suis restée presque trois semaines à la merci des services de contre-espionnage. Je ne sais même pas, au final, où j’étais enfermée. Rue Lauriston, rue des Saussaies ? Je ne pense pas car ce sont des repaires de la Gestapo. Aucune fille n’a reconnu l’endroit où j’étais avec la description que j’en ai faite, et aucune non plus n’est passée dans les mains d’un type avec un accent belge ou du Nord.

   J’ai été profondément éprouvée mais j’ai tenu. Je dois dire que je suis assez fière. Au moment de mon arrestation, je n’aurais pas parié que j’endurerais ce qu’on m’a fait subir. Alors passer de l’isolement le plus total à la détention collective a été comme une part de liberté que l’on m’aurait accordée. C’est une situation incomparablement préférable. Pour aujourd’hui. Parce que je sais que demain tout peut basculer. Retour chez le Belge, départ pour l’Allemagne, ou autre mauvaise surprise. Alors je profite de cette condition, aussi difficile soit-elle. De toute façon, depuis plus de trois ans nous vivons au jour le jour car il est inutile de tenter de se construire un futur. Surtout lorsque votre activité clandestine peut vous envoyer directement au peloton d’exécution ou dans un camp de travail de l’autre côté du Rhin.

 

3/   Résumé

   Un lieutenant de police vient interroger les pensionnaires d’une maison de retraite en Bretagne suite au meurtre de l’un de ses résidents. Parmi eux, Odette Dulac, une vieille femme qui tricote des layettes. Mais Odette tricote aussi ses souvenirs. Paris, 1940. Elle a dix-neuf ans quand les allemands pénètrent dans la capitale. Son entrée dans la Résistance marque la fin de l’insouciance de sa jeunesse. Sous l’Occupation, elle va devoir faire face à des responsabilités trop grandes pour elle, à des événements qui la dépassent…

   L’interrogatoire du policier tourne à la confession ; une libération pour Odette qui peut enfin chasser ses fantômes.

 

Descriptif

Editions de Noyelles Nouvelles plumes année 2013 ISBN 9782298065411, Assez Bon état général, couverture souple, tranche et dos un peu marqués, intérieur assez frais, tranches des pages moyennement salies, livre d’occasion broché grand format de 14,3x22,7 cm, 592 pages.

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