Roman adapté en film pour Netflix. Première aventure de « La Trilogie de Baztan »
Titre original « El guardian invisible » Dolores Redondo 2012
Traduit de l’espagnol par Marianne Millon
Extrait
1/ Amaia attendit qu’il se relève et s’agenouilla à sa place à côté de la fille. L’air soulagé de Jonan quand il se trouva libéré du regard scrutateur du médecin légiste ne lui échappa pas. Les yeux de la victime, fixés sur l’infini, sa bouche entrouverte dans une expression proche de la surprise, peut-être une ultime tentative de respirer, donnaient à son visage un air étonnement enfantin, semblable à celui qu’arborerait une fillette le jour de son anniversaire. Les vêtements étaient déchirés proprement, du cou jusqu’à l’aine, de chaque côté du corps comme l’emballage d’un cadeau macabre. La douce brise provenant du fleuve agita légèrement la frange rectiligne de la jeune fille et une odeur de shampoing mêlée à une autre plus âcre, de cigarette, s’éleva jusqu’à l’inspectrice. Amaia se demanda si elle était fumeuse.
- Ça sent le tabac. Vous savez si elle avait un sac ?
- Oui. On ne l’a pas encore retrouvé, mais j’ai des agents qui ratissent la zone dans un rayon d’un kilomètre le long de la pente, indiqua l’inspecteur Montes en tendant le bras en direction de la rivière.
- Demandez à ses amies où elles étaient et avec qui.
- Dès qu’il fera jour, chef, fit Jonan en désignant sa montre. Ce sont certainement des gamines de treize ans qui dorment encore.
2/ Iriarte s’approcha d’elle pendant que les autres policiers sortaient.
- Venez dans mon bureau, inspectrice, vous avez un appel du commissariat général de Pampelune.
Amaia prit la communication.
- Je crains de ne pas être encore en mesure de vous donner de bonnes nouvelles, commissaire. L’enquête avance aussi vite que possible, mais j’ai bien peur que l’assassin ne soit plus rapide que nous.
- D’accord, inspectrice. Je vois que j’ai confié l’enquête à la bonne personne. Il y a une heure, j’ai reçu un appel d’un ami qui travaille pour le Diario de Navarra. Demain, ils publieront une interview de Miguel Angel de Andrés, le fiancé de Carla Huarte qui était en prison. Comme vous le savez, il a été remis en liberté. Inutile de vous expliquer en quels termes il parle de nous ; mais bon, là n’est pas le problème, au cours de l’interview, le journaliste insinue qu’il y a un serial killer dans la vallée de Baztan, que Miguel Angel de Andres a été remis en liberté quand il a été établi que les assassinats de Carla et d’Ainhoa étaient liés, et il faut ajouter à cela que demain l’assassinat de la dernière fille sera rendu public. Anne… on aurait dit qu’il lisait – Urbizu.
- Arbizu, corrigea Amaia.
- Je vous faxe une copie des articles qui sortiront demain. Je vous préviens, ça ne va pas vous plaire, ils sont répugnants.
3/ Résumé
Au Pays Basque, sur les berges du Baztan, le corps dénudé et meurtri d’une jeune fille est retrouvé, les poils d’un animal éparpillés sur elle. La légende raconte que dans la forêt bit le basajaun, une étrange créature mi-ours, mi-homme… L’inspectrice Amaia Salazar, rompue aux techniques d’investigation les plus modernes, revient dans cette vallée dont elle est originaire pour mener à bien cette enquête qui mêle superstitions ancestrales, meurtres en série et blessure d’enfance.
Descriptif
Editions Folio Policier 752 année 2015 ISBN 9782070461691, Bon état général, couverture souple un peur marquée, dos un peu marqué, intérieur assez frais, tranches des pages un peu salies, livre d’occasion broché format poche de 11x18 cm, 528 pages