Extrait

   Les Chinois n’ont pas attendu Alexandre Vialatte pour être convaincus que l’histoire de leur pays remonte à la plus haute Antiquité. Cette conviction a de tout temps forgé leur sentiment de supériorité vis-à-vis des « barbares » de l’extérieur. Même si la Chine s’enlisa ensuite dans un immobilisme hiératique contrastant avec le formidable essor de l’Europe faustienne. Comme l’Empereur du Céleste Empire célébré par Segalen dans « Stèles » et qui « régnait par l’étonnant pouvoir de l’absence », la Chine a régné par l’ignorance dans laquelle elle maintenait l’étranger de ce qui se passait, en huis clos, au sein de ses frontières. Dans cet immense continent virtuel et secret, les Occidentaux pouvaient investir à loisir leur besoin d’émerveillement – il suffit de songer à la longue postérité de Marco Polo – ou leurs fantasmes, leurs terreurs surgies des tréfonds de l’inconscient : le fameux « péril jaune » qui fit frémir l’Europe de la Belle Epoque.

Editions de la Société de la Revue des deux mondes, bon état général, couverture souple, tranche et dos un peu passés et marqués, intérieur frais, tranches des pages un peu salies, revue d’occasion broché grand format de 15,2x23,7cm, 192 pages