Fleuve Noir

RIBES F.-H. – Lecomte Panique le C.I.A.

Réf: esp-fne622
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Description

Extrait 1

   Il ne restait plus qu’à décoder le message adroitement communiqué par Hawkins, mais Lecomte remit ce petit exercice à plus tard, se contentant pour l’instant de graver dans sa tête tous les mots du texte, même ceux qui avaient précédé la citation de la poésie.

   Il se les répéta plusieurs fois de suite, tandis qu’il se dirigeait vers la limousine en compagnie du commissaire Ferid.

   Ce dernier attendit que la voiture eût démarré pour se décider à rompre le silence et il demanda :

   - Je ne comprends vraiment pas pourquoi vous vous entêtez à ce point. Qu’est-ce qui vous pousse à lui faire confiance ?

   KB-09 alluma une cigarette.

   - Une seule chose. C’est que Hawkins est aussi sain de corps et d’esprit que vous et moi.

   - Tiens ! Ce n’est pourtant pas ce que prétendent vos collègues.

   - Je sais. Ma franchise vous étonne, n’est-ce pas ?

   - Non. Vous, les Américains, vous êtes tellement bizarres…

   - Je ne suis pas Américain, je suis d’’origine française.

   - J’aurais dû m’en douter… Vos manières, vos gestes… J’ai fait mes études à Paris, au Quartier Latin, et j’ai toujours conservé beaucoup de sympathie pour la France.

   Lecomte eut un sourire.

   - Puis-je dans ce cas en profiter pour vous poser une question ?

   - Mon Dieu, si elle n’est pas trop indiscrète…

   - Rien d’extraordinaire. C’est au sujet de l’accident des gars du C.I.A. Etes-vous bien certain de l’heure ? Comment vous a-t-elle été confirmée ? Y a-t-il eu des témoins ?

   Le commissaire Ferid accepta la cigarette que lui tendait Lecomte, puis il se renversa sur son siège.

   - Non, répondit-il, mais il ne peut y avoir aucune erreur. La montre du bord marquait dix heures trente.

   - Elle pouvait avancer ou retarder…

   - Bien sûr, mais la voiture avait fait le plein dix kilomètres auparavant dans une station-service. Il était dix heures quinze, le pompiste nous l’a confirmé. Compte tenu de la vitesse moyenne sur cette route accidentée, nous pouvons tabler sur une marge d’erreur de deux trois minutes, guère plus. Pourquoi votre question ? Est-ce si important pour vous ?

 

Extrait 2

   Il était neuf heures quinze, le lendemain, lorsque KB-09 descendit au bar de l’hôtel pour y commander sa tasse de café matinale.

   Le directeur l’accueillit avec les traditionnels « salam aleikoum » mêlés de courbettes et de sourires commerciaux savamment étudiés, avant de lui annoncer que Mac Norton avait déjà quitté l’hôtel.

   Mais le spécial n’allait pas tarder à revenir et priait seulement Lecomte de vouloir bien patienter jusqu’à son retour.

   Les choses en étaient là, et KB-09 s’apprêtait à prendre place sur un tabouret lorsqu’un coup de téléphone l’arracha à sa tasse de café.

   Il s’agissait d’une des secrétaires de Stephan Greene qui lui signifiait, en termes brefs et laconiques, une convocation à l’ambassade dans le courant de la matinée.

   Cela devait certainement concerner la réponse de Washington au sujet de la contre-expertise des corps – notamment celui du commandant Wilbur -, et, à cette pensée, Lecomte eut un petit sourire de satisfaction.

   Décidément, les collègues de Washington n’avaient pas perdu de temps, et si la réponse était bien celle qu’il espérait, il était à prévoir que les événements n’allaient pas tarder à se précipiter.

   Il achevait sa deuxième tasse lorsque Mac Norton entra dans le bar, l’arrachant à ses réflexions.

   Cette fois, c’est une Buick dernier modèle qu’il ramenait d’un autre garage, car le loueur de la Chrysler, un homme sévère et intransigeant n’avait rien voulu entendre pour accepter une deuxième location.

   Franck lui avait bien réglé les dégâts, mais, devant le véhicule criblé de balles, il avait exigé un constat et déposé une plainte auprès de sa compagnie d’assurances.

   Lecomte eut un mouvement d’épaules, car c’était bien là le dernier de ses soucis.

   - Pour l’instant, nous avons du pain sur la planche, dit-il. Allez, vite ! Avalez votre jus de chaussette et en route.

   C’est alors qu’il s’empara d’un journal qui traînait entre lui et Mac Norton. Un portrait s’étalait en première page. Celui d’un homme qu’il reconnut immédiatement en même temps qu’une ride profonde se creusait entre ses deux yeux.

   Il ne pouvait y avoir aucun doute. C’était bien le visage du petit Grec de la station-service. Celui qui, la veille, lui avait donné le précieux renseignement.

 

Descriptif

Editions Fleuve Noir Espionnage 622 année 1967, état général moyen, couverture souple, tranche et dos moyennement marqués et passés, pages jaunies, livre d’occasion broché format poche de 11,2x17,7 cm, 256 pages   

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