Le Seuil

SANGSUK Saneh - Venin

Réf: re-sssv
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Description

Titre original « Assorrapit »

Traduit du thaï par Marcel BARANG

Extrait

1/   Le soir tombait. Le crépuscule était déjà bien avancé. Le rouge foncé du soleil peu à peu s’estompait. Le ciel était limpide comme un dôme de cristal. Au-dessus de l’horizon au couchant, sous le jeu des rayons, de fins lambeaux de nuages prenaient une beauté irréelle. Leurs formes variées titillaient l’imagination. Il se contentait de rester assis, immobile, à regarder ces nuages comme s’il était en transe. Il voyait en eux un enchevêtrement de monts, le moutonnement d’une jungle dense, la ramure d’un grand arbre déchiquetée par la tempête, des collines au profil de jeune fille allongée sur le côté. Il n’avait jamais confié à personne les secrets de son imagination, pas même à sa bande d’amis proches sortis faire paître leurs troupeaux de vaches et tout occupés à jouer avec des moulinets à vent faits de feuilles de laîche. Il regarda ses vaches qui broutaient çà et là en compagnie des vaches de ses amis. Tout en les cherchant du regard, il les comptait. Huit. Le compte y était.

   C’est lui qui avait donné un nom à chacune de ses vaches. Son père et sa mère l’avaient laissé libre en la matière et il avait baptisé chaque vache après mûre réflexion. Les quatre premières avaient des noms qui évoquaient la nature : la Plaine et la Rivière et la Jungle et la Montagne. Ça sonnait comme une comptine, en plus. Les deux suivantes avaient des noms de pierres précieuses : l’Opale et l’Emeraude, et quand son père avait acheté deux veaux l’année précédente, il n’avait pas été long à les baptiser l’Argent et l’Or. Ça sonnait comme une comptine, en plus. Chaque fois que son père et sa mère apprenaient le nom d’une vache, ils souriaient, approuvaient sans réserve et adoptaient ce nom.

 

2/   Résumé

   Un enfant thaï de dix ans garde ses vaches dans le jour finissant.

   Un enfant estropié, rêveur, sûr de sa gloire à venir. Son destin bascule lorsqu’il est attaqué par un cobra. Ralliant ses forces vives pour un combat mortel, l’enfant tient en respect de son seul bras valide le serpent qui lui broie le corps et cherche de l’aide auprès des siens qui toujours se défilent, épouvantés. Fascinés, le lecteur participe au terrible suspense créé par cette quête angoissée, qui est aussi une saisissante métaphore de la condition humaine, exaltante et amère.

   Par ce récit envoûtant et d’une intensité rare, Saneh Sangsuk, après L’Ombre blanche, bouleversante confession autobiographique, atteint magistralement le classicisme à l’état pur.

 

Descriptif

Editions Le Seuil année 2001 ISBN 2020501392, Bon état général, couverture souple, tranche et dos légèrement marqués, intérieur frais, tranches des pages un peu salies, livre d’occasion broché moyen format de 13,2x18,7 cm, 80 pages

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