Éditions Rencontre

STEINBECK John – A l’est d’Eden Tome 2

Réf: re-erjsee2
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Description

Titre original « East of Eden »

Traduit de l’américain Par J.C. BONNARDOT

Extrait

1/   L’hiver passa sur la vallée de la Salinas, diluvien mais bienfaisant. Les pluies imprégnèrent la terre mais les rivières ne débordèrent pas. L’herbe était déjà haute en janvier ; en février, tous les pâturages étaient gras et les panses des bêtes rebondies. En mars, les pluies douces ne cessèrent pas et chaque averse attendait courtoisement que la précédente eût trempé le sol avant de tomber. Puis, la chaleur envahit la Vallée et la terre s’épanouit. Jaune, bleue et or.

   Tom était seul à la ferme et même la colline poussiéreuse était verte et les silex étaient cachés par l’herbe, et les vaches des Hamilton étaient grasses, et les moutons des Hamilton se roulaient dans l’herbe.

   Le 15 mars à midi, Tom s’assit sur le banc devant la forge. Le matin avait été ensoleillé, mais des nuages gris venus de l’océan passaient au-dessus des montagnes et leurs ombres glissaient sous eux sur la terre chatoyante.

   Tom entendit un bruit de sabots et il vit un petit garçon, les coudes écartés, qui poussait un cheval fatigué en direction de la maison. Tom se leva et se dirigea vers la route. L’enfant s’arrêta devant la maison, souleva sa casquette, lança une enveloppe jaune sur le sol, fit tourner son cheval et repartit au galop.

 

2/   Dans le train qui le ramenait à King City, Adam Trask chercha vainement à rassembler ses idées. Autour de lui, l’atmosphère était cotonneuse et les sons et les couleurs lui parvenaient de très loin.

   Il doit y avoir dans le cerveau humain un crible caché qui tamise, laisse passer ou retient les pensées et ceci bien souvent à l’insu de l’homme. Il n’est pas rare de s’endormir en proie à un malaise indéfinissable et de se réveiller le lendemain matin, frais et dispos, dans un monde clair, accueillant, débarrassé de ses impuretés par le travail de la nuit. La joie bouillonne dans le sang, la poitrine se gonfle, une ivresse parcourt les nerfs, et pourtant rien depuis la veille n’a changé pour justifier cette exaltation.

    L’enterrement de Samuel et la visite chez Kate auraient dû éveiller chez Adam tristesse et amertume, mais il n’en fut rien. Il avait au contraire l’impression de rayonner, dans son nuage de coton. Il se sentait jeune, libre et plein d’une gaieté vorace. Il descendit du train à King City et, au lieu d’aller directement à la remise reprendre son cheval et son bogel, il se dirigea vers le nouveau garage de Will Hamilton.

 

Descriptif

Editions Rencontre année 1954, Bon Etat général, couverture rigide, tranche et dos un peu passés et marqués, intérieur assez frais, tranches des pages un peu salies, livre d’occasion relié moyen format de 12,7x18,4 cm, 510 pages

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