STIFTER Adalbert – L’homme sans postérité

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Description

Illustration de couverture « Mondaufgang » Adalbert Stifter, 1855

Titre original « Des Hagestolz »

Traduit et préfacé pat C. A. GOLDSCHMIDT

Extraits

1/   Gorgés des rumeurs et des flots de sève montante de leur jeune vie à peine commencée, les jeunes gens escaladaient la pente entre les arbres, parmi les chants des rossignols. Tout autour d’eux se déployait un paysage resplendissant où courraient les nuages. Dans la plaine, en contrebas, on pouvait apercevoir les tours et la masse des demeures d’une grande ville.

   L’un des jeunes gens prononça ces mots : » Maintenant, je le sais avec certitude, je ne me marierai jamais ; »

   Celui qui avait parlé était un adolescent svelte, aux yeux doux et ardents. Les autres n’avaient guère prêté attention à ses paroles, certains même répondirent par des éclats de rire, tout en continuant de cheminer, de casser des branches et de s’envoyer des mottes de terre.

   - Hé, qui donc voudrait se marier, fit l’un d’eux, pour s’assujettir aux liens ridicules d’une épouse et rester comme l’oiseau sur un barreau de sa cage ?

   - peut-être, nigaud. Mais danser, être amoureux, avoir honte, rougir, hein ? s’écria un troisième, et de nouveau les rires retentirent.

   - de toute façon, personne ne voudrait de toi.

   - De toi non plus.

   - Peu m’importe.

 

2/   La journée suivante, la dernière que Victor devait passer dans cette maison, n’apporta rien d’extraordinaire. On continua à emballer ; on se remit à ranger ce qui était déjà en ordre, bref chacun fit ce qui se fait en pareille situation, tout comme si rien ne devait se passer. La matinée fut ainsi bientôt écoulée.

   Après le repas de midi, à peine s’était-on levé de table, Victor déjà s’en allait seul le long du ruisseau, à travers le pays ; il avait pris la direction des hêtres et des grands rochers.

   « Allons, laisse-le aller, laisse-le aller, se disait la vieille femme à haute voix, il a sûrement le cœur lourd. »

   - Mère, où donc est Victor ? demanda encore Hanna au cours de l’après-midi.

   - Il est allée faire ses adieux aux environs. Mon Dieu ! il n’a rien d’autre. Son tuteur, aussi prévenant soit-il est tout de même très loin de lui, et il en va de même des proches de cet excellent homme.

   Hanna ne répondit rien, elle ne prononça pas la moindre syllabe de commentaire et disparut dans les buissons de prunelliers.

   Le reste de l’après-midi passa comme à l’accoutumée : dans la maison chacun vaquait à ses travaux ; les oiseaux ne cessaient de siffler dans les branches, les poules allaient et venaient dans la cours ; herbes et plantes continuaient de grandir ; quant aux montagnes, elle s’ornaient de l’or du soir.

 

3/   Résumé

   Le plus déroutant peut-être des romans de Stifter (1805-1868), qui fut lui-même la figure la plus singulière du post-romantisme allemand.

   Un adolescent rend visite à son oncle, un vieux célibataire qui vit cloîtré dans un étrange domaine : une île au milieu d’un lac perdu dans les montagnes. L’oncle parle peu, n’a pas l’air commode. A la fin du séjour, et sans que rien entre eux soit clairement formulé, il aura légué au garçon sont bien le plus précieux : l’esprit de solitude.

   Tout en feignant de n’évoquer que la vie la plus ordinaire, Stifter nous conduit à écouter entre les mots, la voix de la Différence, du désir d’être soi » envers et contre tout. Dès lors s’explique-t-on l’admiration qu’un Nietzsche a pu porter à cette œuvre.

   « Un miracle de l’écriture, l’histoire d’un cœur qui a vu du pays. » Matthieu Lindon, Libération

   « L’art d’enchâsser, dans le cristal des mots, des sensations frémissantes. » Jacques-Pierre Amette. Le Point

   « Un chef-d’œuvre » Pierre Comescot, Les Nouvelles littéraires.

   « Un réit fervent, sans attaches, tumultueux et pourtant transparent comme une symphonie de Mahler. » Pierre Mertens. Les Soir.

 

Descriptif

Editions Phébus Libretto année 2004 ISBN 2859409661, Bon Etat général, couverture souple, tranche et dos un peu passés et marqués, intérieur assez frais, tranches des pages un peu salies, livre d’occasion broché moyen format de 12,3x18,3 cm, 160 pages

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