Titre original « The hunger » Whitley Striber, 1980

Traduit de l’américain par Michel DEUTSCH

Extrait

1/   John regardait Alice descendre les marches. Le charme de la fillette, la force de sa personnalité et, surtout, l’attraction qu’elle exerçait sur Miriam lui déplaisaient fort. Toucher ainsi du doigt la fragilité de son ascendant sur celle-ci le rendait furieux. Et ces sentiments mêlés lui donnaient la tentation de se repaître d’Alice, de laisser son corps agir à sa guise. Cela mettrait fin à la menace et calmerait la jalousie qui le consumait. Enfin… maintenant qu’il était rassasié, l’épreuve serait plus facile à supporter.

   - Pourquoi ne déposez-vous pas tout simplement vos sacs poubelles dans la rue comme tout le monde ?

   Le type même de question embarrassante ! Miriam ne pouvait en aucun cas prétendre qu’elle avait besoin de la compagnie de cette fille. Il lui suffisait amplement et elle avait dit qu’ils resteraient ensemble à jamais. En principe, seul un accident pouvait être fatal à l’un ou à l’autre. L’idée qui vint soudain à l’esprit de John faillit le faire éclater de rire : si jamais il se faisait tuer, cette petite grognasse serait sa remplaçante.

   - Pourquoi ne les laissez-vous pas dehors ? insista Alice qui n’admettait pas qu’une question reste sans réponse.

   - Les éboueurs ne viennent pas ramassez assez souvent les ordures. (Il lui lança les sacs.) Prends ça pendant que j’allume la chaudière.

   L’aube n’allait pas tarder à poindre et ils n’incinéraient jamais les pièces à conviction en plein jour.

   - Ce qu’ils sont légers !

2/   Miriam avait erré dans les rues, chavirée par la métamorphose de John. Il était devenu un monstre. Malgré toutes les précautions qu’elle avait prises, il avait bien failli… elle ne pouvait pas aller jusqu’au bout de sa pensée. Il allait falloir en terminer rapidement avec lui. Dès qu’elle oserait prendre le risque de l’affronter. Pour le moment, si débilité qu’il fut déjà, il était encore trop vigoureux.

   Au bout d’une heure, ne voulant pas s’exposer plus longtemps aux périlleux hasards des rues, elle reprit le chemin de la maison. Lorsqu’elle déboucha à l’angle de Sutton Place, elle s’arrêta net à la vue du mince filet de fumée qui sortait de la cheminée. John était en train de brûler des pièces dans les parages immédiats : il n’avait pas eu le temps de se lancer dans une expédition plus lointaine. Cet imbécile avait certainement jeté son dévolu sur un gosse du quartier.

   A la fin, ils perdaient invariablement toute prudence. Miriam était furieuse mais la pitié était plus forte que sa colère. Encore heureux qu’il se soit quand même astreint à faire disparaître les indices.

3/   Résumé

   L’éternelle jeunesse est une chose merveilleuse pour les rares personnes à en jouir, mais Miriam Blaylock voit plutôt cela comme une malédiction, une existence à jamais marquée par la mort et le chagrin. Même si elle peut accorder à ses amants (ceux dont elle ne boit pas le sang) une existence incomparablement plus longue, elle sait qu’en fin de compte tous ceux qu’elle aime finissent par dépérir et mourir. Maintenant elle est hantée par les signes de la disparition prochaine de son mari adoré, à peine âgé de quelques siècles.

   Elle contact le docteur Sarah Roberts, une spécialiste du vieillissement qui a peut-être trouvé dans le sang une substance qui serait la clef de l’immortalité. Mais celle-ci ne risque-t-elle pas de découvrir que Miriam est un vampire ?

Descriptif

Editions Fleuve Noir Thriller fantastique 9304 année 2003 ISBN 2265077119, état général moyen, couverture souple, tranche et dos moyennement marqués, intérieur assez frais, tranches des pages un peu salies, livre d’occasion broché format poche de 11x17,8 cm, 350 pages