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TEULE Jean – Le François Villon

Réf: rf-p13135
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Description

Extraits

1/   Hier soir, n’ayant pas rejoint la maison à l’enseigne de La Porte Rouge près de Saint-Benoît à cause du couvre-feu et la crainte d’être attrapé par un des chevaliers du guet qui sillonnent la ville, j’ai passé la nuit à boire chez Robin et, ce matin, nous allons ensemble au marché aux pourceaux.

   Nous y arrivons en même temps qu’une charrette, transportant Christophe Dogis, déboule de la rue des lingères. La trentaine, assez grand, mince, les cheveux raides et roux coiffés à la mode de notre époque – coupe au bol dégageant le front, nuque et tempes rasées – il est debout, en chemise blanche, chevilles ligotées et les mains liées dans le dos. Le charcutier est accompagné d’un lieutenant criminel, de sergents du Châtelet et de quelques archers. Un confesseur assis dans la charrette lui fait baiser un crucifix, lui lance régulièrement des gouttelettes d’eau bénite… froide en décembre.

   Contre le mur du cimetière des Saints-Innocents, une estrade a été dressée face au marché. Les porcs grognent, enfermés dans des petits enclos aux barrières basses ou attachés à des piquets. La foule s’approche de l’estrade.

 

2/   Le lendemain matin, au lever du jour, Guy Tabarie m’accompagne jusqu’au puits du marché aux pourceaux où nous nous débarbouillons. Pour lui, ce délicat, c’est vite fait, mais pour moi… tout peint et noirci de charbon de bois ! En robe de bure aux larges manches relevées par-dessus les épaules, je frotte vigoureusement, de cendre et de terre mêlée d’eau, mes bras, mes pieds, ma figure.

   - Vas-y doucement avec la terre, me conseille Guy. Celle des Saints-Innocents a la propriété de rapidement de dissoudre les chairs. C’est pour ça que le cimetière est là.

   - Ah oui ?

   Tandis que je me rince, le ventripotent bourreau qui avait bouilli le frère de Robin vient emplir deux seaux d’eau au puits. Là-bas, derrière lui sur la pierre plate, des bûches crépitent sous un chaudron sans condamné dedans. Je demande à l’exécuteur :

   - Il s’est évadé ?

   - Non, c’est une variante. Il sera jeté dans l’eau bouillante.

   - C’est qui ? demande Guy.

   - Guillaume de Chemin, dit Blanc-baston.

 

3/   Résumé

   Il est peut-être né l jour de la mort de Jeanne d’Arc. On a pendu son père et supplicié sa mère. Il a étudié à l’université de Paris. Il a joui, menti, volé dès son plus jeune âge. Il a fréquenté les miséreux et les nantis, les curés, les assassins, les poètes et les rois. Aucun sentiment humain ne lui était étranger. Des plus sublimes aux plus atroces, il a commis tous les actes qu’un homme peut commettre. Il a traversé comme un météore trente années de l’histoire de son temps. Il a ouvert cette voie somptueuse qu’emprunteront à sa suite tous les autres poètes : l’absolue liberté.

   Après Rimbaud et Verlaine, Jean Teulé ne pouvait mieux clore son voyage en Poésie qu’en endossant avec orgueil et humilité les haillons magnifiques de François Villon.

   « Teulé réussit un portrait attachant, miraculeux même, puisque, à force de citer les poèmes du réprouvé, il délivre comme une urgence la prescription de la relire. » Philippe-Jean Cattinchi – Le Monde des Livres

 

Descriptif

Editions Pocket 13135 année 2010 ISBN 9782266166539, Assez bon état général, couverture souple, tranche et dos moyennement passés et un peu marqués, pages moyennement jaunies, tranches des pages moyennement salies, livre d’occasion broché format poche de 11,2x17,7 cm, 448 pages

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