Librairie des Champs-Elysées

VERTEUIL Philippe – Les dents longues

Réf: pt-lm1190
1,20 € TTC
 En stock
Ajouter au panier
Description

Philippe Verteuil est le pseudonyme du Colonel de gendarmerie André Dassart, né en 1913 et décédé en 2004.

Extraits

1/   Sous le soleil de mai déjà chaud, Marseille bruissait d’une vie intense. Dominant le Vieux-Port que paraient une multitude de voiliers, de canots à moteur, de barques de pêche posés sur l’eau calme plantée d’une forêt de mats, Notre-Dame de la Garde, bien assise sur sa colline, dressait vers l’azur du ciel la statue de la « Bonne Mère », étincelante dans sa robe d’or. Au-delà du goulet qu’étranglaient les masses ocre du Bas Fort Saint-Nicolas et du Fort Saint-Jean, la mer immense miroitait comme une plaque d’étain. Quai des Belges, des bateaux embarquaient à destination du château d’If des cargaisons de touristes impatients de découvrir les cellules d’Edmond Dantès et de l’abbé Faria, cependant qu’entre les larges trottoirs de la Canebière, fourmillant de monde, coulait un fleuve de voitures.

   Place de la Major. Dans l’un des bureaux de l’Hôtel de police dont les fenêtres ouvraient sur la cathédrale de faux style byzantin et sur les grues du bassin de la Joliette, le commissaire principal Aubin, chef de la section criminelle, étudiait un épais dossier. Il n’entendit pas frapper. Quand il leva les yeux, le commissaire divisionnaire Langeac, chef du service régional de police judiciaire, se tenait devant lui.

   - Toujours « Marignane » ? observa doucement le « patron » avec un petit sourire amical et indulgent.

   - Oui…

   - Cette affaire vous tourmente, n’est-ce pas ?

   - Elle m’intrigue, surtout. Je la reprends de temps à autre. Je relis attentivement tous les procès-verbaux, je note sur une fiche les remarques qui me viennent à l’esprit. Il est rare que, chaque fois, la réflexion ne m’en suggère pas de nouvelles.

 

2/   Le corps, dépouillé de ses vêtements, était allongé sur la table légèrement inclinée, recouverte de toile cirée. Le chef d’escadron Rabateau et l’adjudant Valmer avaient remarqué sur l’avant-bras gauche un tatouage bleu représentant une « tête de Maure », avec son bandeau autour du front, emblème classique de la Corse, et au-dessous du dessin, le mot « CORSICA ». Des photographies en seraient prises après l’autopsie.

   - Pince…scalpel… sonde…

   Il y eut soudain un tintement cristallin : un petit noyau de maillechort venait de tomber dans une coupelle de verre.

   - Voici la balle qui a tué cet homme, annonça le praticien. Elle s’était logée sous le frontal après avoir traversé le cervelet. Le coup de feu a été tiré dans la nuque à bout portant, mettons… une dizaine de centimètres, car les incrustations de poudre sont nettes, mais non à bout portant.

   L’adjudant Valmer examina les projectiles :

   - 7,65, annonça-t-il. La faiblesse relative du calibre de l’arme utilisée explique pourquoi la tête n’a pas éclaté.

   - Oui, approuva le médecin légiste, et aussi le fait que le canon du pistolet ne s’appuyait pas contre la boîte crânienne.

   Le chef d’escadron Rebateau restait songeur.

   - A quoi pensez-vous, mon commandant ? lui demanda le chef de brigade.

   - Dans leurs règlements de comptes, les gangsters patentés emploient généralement du 9 mm ou du 11,25…

   - Sans doute, mais est-ce là une règle absolue ?

   - Non…

   L’officier observait le cadavre.

   - La mort a certainement été instantanée ? fit-il en interrogeant le docteur Massimi du regard.

   - Oui, et elle remonte à une trentaine d’heures.

   - Elle serait donc survenue dans le coutant de l’avant-dernière nuit ?

 

Descriptif

Editions Librairie des Champs-Elysées Le masque 1190 année 1971, état général moyen, couverture souple, tranche et dos moyennement passés et marqués, pages jaunies, tranches des pages un peu salies, livre d’occasion broché format poche de 11,2x16,7 cm, 192 pages

Produits pouvant vous intéresser