Le livre de poche

VIAN Boris – Elles se rendent pas compte

Réf: pt-ldp14921
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Description

Extrait

1/   En regardant opérer Wu Chang, en toute objectivité, je fus forcé d’admettre qu’il valait mieux se confier aux mains du spécialiste.

   - Ça ne va pas laisser de traces ? demandai-je à Wu Chang en désignant l’emplacement, cramoisi, de mon premier essai.

   - Pas du tout, me dit Chang. Tout le reste va être rouge comme ça dans cinq minutes et d’ici une heure ça sera passé.

   Il me regarda mais on ne pouvait pas savoir ce qu’il pensait. Faut les connaître pour ça, les Chinetoques.

   - Je vais à un bal costumé, lui dis-je. Et je dois porter des bas.

   - Ce sera toute de suite fait, dit-il.

   Il étalait la cire, arrachait, d’un geste vif et précis les poils enrobés par le produit et remettait le bâton au-dessus d’une petite veilleuse à gaz – mes mollets ressemblaient au dos d’une volaille flambée.

   En une demi-heure, c’était fini. Je remerciai Wu Chang, le payai et sortis. Ça me démangeait un peu – pas grand-chose -. Je sentais dans ma poche la boule dure du petit pot de crème qu’il m’avait donné pour m’enduire les jambes. Je remontai presto mes deux étages et me remis à ma toilette.

 

2/   Vous ne croyez tout de même pas que je vais rester dans les pommes assez longtemps pour que vous ayez le loisir d’aller boire un verre au bistrot du coin. Non. En plus, ils m’ont versé une bouteille de Seven-up dans le cou, et je vous assure que ça réveille. Ça doit être les bulles.

   Je suis en bas. Pas terre, il y a un tas. C’est le gros rouquin. On dirait qu’il s’est fait mal en tombant. Il ne bouge guère.

   Il y a aussi ted le May qui se tient un bras, Walcott qui saigne du nez et Gaya qui ne dit rien.

   L’autre grand blond, lui, est gêné dans la mâchoire et il me regarde d’un sale œil.

   Moi, à part ça, j’ai la cafetière en compote et je suis attaché sur une chaise. Système suranné.

   - Francis, dit Gaya, où as-tu mis les dix mille dollars ?

   - Lesquels ? Je demande.

   Tiens, ça me fait mal quand je parle.

   - Ceux qui étaient dans son sac, sale ordure, me dit le grand blond.

   Il ajoute un coup de pompe dans le nez.

   Tant pis, il l’a voulu, je lui crache dans l’œil. Je ne peux rien faire d’autre. Il n’est pas content et je reçois un second coup sur le blair, mais ça ne fait rien, je veux être de la distribution, moi aussi.

 

3/   Résumé

   Que Gaya s’apprête à en épouser un autre, Francis, son ami d’enfance et amoureux d’occasion, aurait peut-être pu l’admettre à la rigueur. Mais que le fiancé lui fournisse de la drogue, non !

   Surtout qu’il appartient à une drôle de bande, ce fiancé. Et qu’en plus il n’aime pas les filles. Et là, ça devient carrément louche. Parce qu’elle est d’une famille très riche, la petite Gaya.

   Alors il fonce, Francis. Beaucoup de bagarres, pas mal de sexe, quelques morts.

   Il faut ce qu’il faut : sans ça, elles se rendent pas compte !

   Un « Vernon Sullivan » percutant, qui classe sans conteste Boris Vian parmi les classiques du polar noir.

 

Descriptif

Editions Le Livre de poche 14921 année 2006 ISBN 2253149217, Bon Etat général, couverture souple, tranche et dos un passés et marqués, intérieur assez frais, tranches des pages un peu salies, livre d’occasion broché format poche de 11,2x17,8 cm, 128 pages

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