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VIAN Boris – Les morts ont tous la même peau

Réf: rf-10181114
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Description

Extrait

1/   L’escalier de béton et d’acier sonnait mat sous mes pas. Je grimpai en souplesse. Je ne perdais pas une occasion d’exercer ces sacrés muscles. Je leur devais bien ça. A l’autre bout de l’escalier, il y avait un autre rideau de velours. Nick aimait bien le velours. Le velours et les femmes grasses. Et le fric…

   La salle du premier était basse de plafond et les parois revêtues d’une décoration rouge foncé. Deux douzaines de types jouaient à perdre leur pèze pour les beaux yeux de Nick. Le long d’un des murs, Nick avait fait aménager des boxes séparés à quatre places plus une table, où les gens un peu énervés pouvaient se faire calmer par les habituées de l’endroit. Je ne sais pas si Nick leur refilait un pourcentage, ou si c’était le contraire, mais comme elles ne manquaient jamais de travail, elles s’arrangeaient toujours avec le patron.

   Comme par hasard, c’est encore à cause de ces fameux boxes qu’on me dérangeait. Quand je suis entré dans la pièce, il y en avait cinq, penchés par-dessus le petit rebord et qui regardaient à l’intérieur. Nick m’aperçut et me fit signe de les arracher à leur contemplation muette. Deux des filles essayaient d les tirer par la manche, mais sans succès. Ça commencé à se gâter au moment même où je posais la main sur l’épaule du premier de la rangée. C’est Maxime, une petite blonde bien balancée, qui a pris en pleine poire le gnon que le gars me destinait sans aucun doute. Je n’ai pas pu m’empêcher de sourire en voyant la figure qu’elle a fait. Le type n’était pas en état de taper très fort, mais elle venait juste e le lâcher, dégoûtée, et ça l’a mise un peu en rogne.

   - Espèce d’enfant de porc !...

 

2/   Elle vint m’ouvrir elle-même la porte en se frottant les yeux.

   - Salut ! dis-je. Seule ?

   - Pour qui tu me prends ?

   - Pour ma copine, dis-je. Je peux entrer.

   - Naturellement.

   - Je te dérange ?

   - Je peux m’habiller devant toi, dit-elle, non ?

   - Oh, dis-je, c’est pas la peine de te presser tant que ça.

   Elle me regarda en plissant ses yeux et ramena en arrière une mèche qui lui obscurcissait la vue.

   - Qu’est-ce que tu veux ? dit-elle. C’est bien la première fois que je te vois ici à cette heure-là.

   Je voulais te voir.

   Je posai mon chapeau sur la table et m’assis à côté de lui.

   - T’es pas mal, dis-je.

   - Tu sais comment je suis. C’est pas nouveau.

   - C’est supportable, dis-je.

   - Tu es drôle, Dan, ce matin.

   - Est-ce que ça t’embête ? dis-je.

   - Est-ce que quoi m’embête ?

   - Que je vienne…

   - Je voudrais savoir pourquoi tu viens.

   - Ne fais pas ta bourrique, dis-je.

 

Descriptif

Editions 10 18 Christian Bourgeois 1114 année 1977 ISBN 2264001151, Etat général Moyen, couverture souple, tranche et dos moyennement passés et marqués, pages jaunies, tranches des pages un peu salies, livre d’occasion broché format poche de 11x17,8 cm, 192 pages

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