Gallimard

VIARD Henri – La bande à Bonape

Réf: pt-gsn1252
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Description

Extrait

1/   Ses idées roulaient dans sa tête, encore plus vite que lui dans al nuit. Il ne comprenait pas comment ses assassins ayant bifurqués vers la Seine, à la Patte d’Oie, avaient pu manœuvrer pour se retrouver avant lui, tous phares éteints, à l’orée de la déviation de Yerville. A moins qu’il n’eût affaire à deux voitures identiques, que la première eût pour mission de le repérer et la seconde d’exécuter les hautes œuvres. Possible. Après tout, décidés à en finir une bonne fois avec lui, les Langlois avaient peut-être mis le prix.

   De toute façon, il était trop tard pour s’attarder à éclaircir la situation.

   Il laissa le dernier virage derrière lui et aborda la ligne droite. Il colla l’accélérateur au plancher au point de sentir sous son talon le tapis-mousse qui s’écrasait. Il serra le volant entre ses petites mains blanches et fines, pensa à la Mama et au Cap-Trafalgar et pria le diable, s’il échappait à la canaille, de ne pas s’encadrer à cent quatre-vingts à l’heure, dans la boucherie qui faisait face à la route, à l’entrée de Yerville.

 

2/   Josée, dont le blair était fin comme celui de toutes les filles des îles, avait senti le vent tourner. Deux ou trois appels du pied, quelques sourires silencieux et complices exprimés la bouche entr’ouverte et les lèvres humides, plusieurs danses lascives mettant en valeur la belle houle des hanches, un plongeon furieux dans un plumard à baldaquin et un certain nombre de figures amoureuses, non encore tombées dans le commerce, avaient affolé Léon Bonape, plus accoutumé à surveiller le cours du hareng Baltique qu’à mettre les fanfreluches et les froufrous d’un côté et la dame de l’autre.

   Bref, de sa part à lui, le coup de foudre avait été total et définitif et, quand il levait le nez de ses livres de comptes, c’était pour imaginer des poses, des élans, des étreintes à faire exploser n’importe quelle culotte de peau. Elle s’était laissée accommodée tant bien que mal de ce minotaure, tout en passant la moitié de sa journée chez sa couturière et l’autre moitié dans les garçonnières des minets coquins qu’elle avait toujours eu pour habitudes de garder en réserve. Mais fallait avouer qu’avec le coup du vison blanc doublé pleine soie, Bonape venait de marquer un fameux point.

 

3/   Résumé

   Entre un empereur des Français et un roi de l’industrie du poisson, on pourrait a priori estimer qu’il n’y a que peu de rapports. Pourtant, Léon Bonape, mandataire mâtiné de gangster, de chef de bande, d’amant hâtif, e chef de famille dictatorial et de stratège de la guerre des poids lourds, vous rappellera furieusement certain Corse à cheveux plats que les scrupules n’étouffaient pas, lui non plus. Il est vrai qu’il évoluait dans d’autres eaux que celle de la Poiscaille.

 

Descriptif

Editions Gallimard Série Noire 1252 année 1969, Etat général Moyen, Un accroc sur la tranche, couverture souple, tranche et dos moyennement passés et marqués, pages jaunies, tranches des pages un peu salies, livre d’occasion broché format poche de 11,8x18,3 cm, 256 pages

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