Tallandier

VIRMONNE Claude – La dame de Brocéliande

Réf: rf-tcvdb
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Description

Extrait

1/   Une exclamation la réveilla ; péniblement en secoua l’engourdissement de la fatigue et leva les paupières. L’aubergiste se tenait devant elle, les pincettes à la main, et la contemplait avec un étonnement qui lui arrondissait les yeux.

   - Que faites-vous là, ma petite demoiselle ? demanda-t-il. Comment êtes-vous venue ? Je ne vous ai pas vue arriver !

   La jeune fille, peu à peu, reprenait conscience du lieu où elle se trouvait et des circonstances qui l’y avaient amenée. Il lui semblait revenir de très loin et les détails de la soirée se mêlaient dans sa tête comme des rêves confus suscités par la fièvre. Elle expliqua :

   - Je suis entrée avec les autres voyageurs du car pour attendre, comme eux, la fin de la panne…

   Avec une confusion qui empourpra son teint délicat, elle ajouta :

   - Je crois que je me suis endormie.

   L’hôtelier hocha la tête.

   - Et, pendant ce temps-là, le car est reparti.

   Elle eut un haut-le-corps.

   - Que dites-vous ?

   Elle regardait dans la salle, avec effarement. Autour de la grande table, les gens de la noce, à présent, mangeaient des crêpes de blé noir larges et légères comme de la dentelle ; mais il n’y avait plus trace de ses compagnons de voyage. L’aubergiste reprenait :

   - Le chauffeur du car est venu prévenir qu’il était prêt à continuer sa route ; il a bu une bolée au comptoir, puis il est reparti avec ses clients. Il y a bien une demi-heure de cela.

   Consternée, Elisabeth murmura :

   - Je n’ai rien entendu…

 

2/   - Mademoiselle, dit-il, je suis content que vous soyez venue…

   - Appelez-moi Elisabeth, Philippe. Nous sommes un peu cousins et j’espère que nous serons amis…

   - Oh ! Je veux bien ! dit le petit garçon avec élan. Je n’ai pas d’amis, vous savez…

   D’un ton triste, il ajouta :

   - Depuis que mon papa est mort, je suis tout seul…

   - Il y a longtemps… que ce malheur est arrivé ? demanda la jeune fille.

   - Cela fait deux ans…

   - C’est bien triste. Mais vous avez votre maman…

   Le visage de l’enfant se rembrunit.

   - Ce n’est pas ma maman. Ma maman est morte aussi, bien avant papa. Mammy a pris sa place.

   Il haussa la voix.

   - Mais je ne l’aime pas.

   - Pourquoi ? Ne serait-elle pas gentille avec vous ?

   Il secoua la tête, l’air buté.

   - Si, mais je ne l’aime pas.

   Elisabeth n’osa pas interroger davantage l’enfant. Il était gênant de questionner, de solliciter ainsi des confidences. Malgré son désir de connaître le passé de ceux chez qui elle allait vivre, la jeune fille se tut. Le petit garçon fixait sur elle le regard se des grands yeux clairs.

   - Maintenant, dit-il, je ne serai plus seul, je ne m’ennuierai plus, puisque vous êtes là !

 

Descriptif

Editions Tallandier de 1952, Etat général Moyen, couverture souple, tranche et dos passés et moyennement marqués, pages jaunies, tranches des pages un peu salies, livre d’occasion broché moyen format de 11,7x18,8 cm, 252 pages

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