Bordas

VOLTAIRE - Candide

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Description

Candide ou l’optimisme, avec une biographie chronologique de l’auteur, une présentation de l’homme et du conteur, une introduction à l’étude de « Candide », le texte intégral de ce conte, annoté et analysé méthodiquement, des questions, des jugements par André MAGNAN, Agrégé des Lettres Assistant à l’Université de Poitiers.

Extraits

1/   « La rédaction de Candide »

   Seuls, les proches de l’écrivain eurent connaissance du conte avant sa publication. Œuvre secrète, en marge de son Essai sur les mœurs et de ses grandes machines tragiques, Candide n’est mentionné dans la correspondance (au moins dans l’état où elle nous est parvenue) qu’une fois paru et pour être plaisamment désavoué.

   La comparaison du conte et des écrits contemporains, en particulier des quelques trois cents lettres de Voltaire en 1758, apporte cependant des évidences de fait : par des concordances de détails, des rapports d’intérêts, et même des similitudes d’expression, l’idée s’impose d’une lente élaboration, étendue sur toute l’année 1758, par périodes discontinues – au reste selon des exigences qui nous échappent, et sans qu’on puisse distribuer, dans le temps de la genèse, la structure de l’œuvre. Un seul vestige de ce travail de composition a été retrouvé, mais il est de première importance, c’est le manuscrit d’un état tardif du texte, antérieur à la publication, dit manuscrit de Vallière. Il témoigne du soin apporté au détail de l’invention (on y suit, par exemple, la recherche d’un nom propre qui peigne expressivement un personnage) ; il révèle certaines méthodes et certaines difficultés de la composition, combien Voltaire peina dès le début sur son chapitre parisien, comment il insérait dans son canevas des morceaux adjacents, du Nègre de Surinam, au chapitre XIX, fut même rajouté en dernier lieu, après la dictée de ce manuscrit où il ne figure pas, les raccords et les sutures de basse besogne ; on y voit à l’œuvre enfin, sur un texte presque définitif, les menues attentions de la clarté, de la concision, de l’euphonie, - un Voltaire surpris à la tâche, au plaisir aussi, dans les derniers apprêts d’une œuvre chère, longtemps portée, longtemps mûrie.

 

2/   Candide

   La moitié des passagers affaiblis, expirants de ces angoisses inconcevables que le roulis d’un vaisseau porte dans les nerfs et dans toutes les humeurs du corps agitées en sens contraires, n’avait pas même la force de s’inquiéter du danger. L’autre moitié jetait des cris et faisait des prières ; les voiles étaient déchirées, les mâts brisés, le vaisseau entr’ouvert. Travaillait qui pouvait, personne ne s’entendait, personne ne commandait. L’anabaptiste aidait un peu à la manœuvre ; il était sur le tillac ; un matelot furieux le frappe rudement et l’étend sur les planches ; mais du coup qu’il lui donna, il eut lui-même une si violente secousse qu’il tomba hors du vaisseau, la tête la première. Il restait suspendu et accroché à une partie de mât rompue. Le bon Jacques court à son secours, l’aide à remonter, et de l’effort qu’il fait il est précipité dans la mer à la vue du matelot, qui le laissa périr sans daigner seulement le regarder. Candide approche, voit son bienfaiteur qui reparaît un moment, et qui est englouti pour jamais.

 

Descriptif

Editions Bordas Univers des Lettres année 1989 ISBN 2040160914, Bon Etat général, couverture souple, tranche et dos un peu passés et marqués, intérieur assez frais, tranches des pages un peu salies, livre d’occasion broché format poche de 11,3x16,8 cm, 192 pages

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