Librairie des Champs-Elysées

WALLACE Edgar – La mouche

Réf: pt-lma164
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Description

Réédition en fac-similé cartonné imitant l’édition original, pour fêter les 70 ans de la collection.

Texte intégral.

Traduit de l’anglais par Marie MAVRAUD

Extrait 1

   Larry était un de ces cambrioleurs qui opèrent toujours seul, mais s’il n’avait pas de complices, il ne manquait pas pour cela d’amis.

   Aussi lorsque, par une belle matinée de février, bénéficiant de six mois de remise de peine, il quitta la prison de Dartmoor, il retrouva en parfait état son logement de Londres, un petit appartement dans le quartier paisible et bien habité de South Wark. Personne à la police, pas même le fameux Barrabal, n’avait découvert ce logement, pas plus que la petite cassette cachée sous le lit, qui renfermait toutes les économies de Larry, une somme assez rondelette. Sa logeuse le reçut comme s’il l’avait quittée la veille ; elle avait l’habitude de ce genre d’absences et ne demandait jamais d’explications. Il monta précipitamment à sa chambre et poussa un soupir de satisfaction en trouvant tout en ordre et à sa place, jusqu’à sa boîte de cigares encore à demi pleine.

   Peut-être plus encore que sa cassette, fut-il satisfait de retrouver à leur place son revolver et ses cartouches : depuis qu’il était sorti de prison, il n’avait qu’un seul projet, bien défini, dans lequel cette arme jouait un rôle, et il aurait eu quelques difficultés, avec la surveillance dont les libérés sont l’objet, à se la procurer maintenant.

   L’incarcération qu’il venait de subir, lui avait pesé plus lourd que les précédentes : sans doute, il vieillissait, se disait-il, car d’habitude, il ne se frappait pas ainsi et prenait les choses avec philosophie.

   Et puis, pendant son temps de prison il avait eu des informateurs et entendu des bruits qui avaient contribué à raviver sa rancune. A la blanchisserie de la prison où il travaillait, se trouvait un prisonnier qui avait attrapé dix ans de prison sur la dénonciation d’un cafard, et un jour il avait entendu le nom de ce mouchard : c’était l’ »As ». Il essaya d’avoir des informations, mais il garda pour lui le signe distinctif de l’ongle déformé. Ça c’était son secret qu’il ne livrerait à personne ; il regrettait aujourd’hui d’y avoir fait allusion devant l’inspecteur Barrabal dans un moment de défaillance… Sale période, cette fois-ci, que ce temps de prison… Les gardiens étaient une bande de rosses : il avait été victime de l »As », il n’avait pas trouvé un homme avec qui il put avoir une camaraderie quelconque. Le Larry qui rentrait à Londres, depuis des mois ruminait, méditait, complotait, et, dans ses méditations solitaires, il y avait trois choses qui revenaient toujours : le mouchard, l’ongle déformé et le petit revolver qu’il venait de retrouver dans sa boîte… 

 

Extrait 2

   Le dernier doute de John s’envola avec ces mots… Il savait maintenant qu’il aimait Beryl et cette réalisation lui donna comme un vertige.

   Il l’avait toujours su au fond de lui-même, mais il avait lutté contre cet amour. Comme il le regrettait maintenant… Il répondit sans bien savoir ce qu’il disait :

   - Mariée ? Déjà ?... Ça c’est décidé bien rapidement.

   - Parrain y tient tant, répondit Beryl. Il me l’a demandé ce matin… Il paraît qu’il y pense depuis quelque temps et que s’étant décidé rapidement, il n’a pas le temps de faire publier les bans.

   - Vous vous mariez par licence spéciale, alors ?

   - Oui, à la mairie. Frank, lui aurait désiré une cérémonie à l’église, avec des chants et une réception ensuite, mais Parrain s’y est refusé.

   Puis elle dit, sans transition :

   - Oh, John, vous ne pouvez pas savoir ce que parrain a été pour moi, ni tout ce qu’il a pu faire…

   Surpris de lui voir les larmes aux yeux, il s’enquit :

   - Au sujet de votre mariage ?

   - Non, non, répondit-elle avec une certaine impatience, je veux parler de mon enfance. Il a pris soin de moi, il s’est sacrifié…

   Puis soudain, elle demanda avec tout l’illogisme féminin :

   - Dites donc, vous ne me faites pas de félicitations, pour mon mariage ?

   - Tiens. C’est vrai…

   Il répéta à mi-voix :

   - Mariée… Grands Dieux !...

   Ils marchaient maintenant dans Green Park et elle tenait toujours son bras serré sous le sien.

   - Je serai sans doute très heureuse, déclara-t-elle bravement. Frank est si bon, il a un jugement si sûr…

   Elle se hâtait d’affirmer ceci et il parut à Leslie que c’était elle-même qu’elle voulait surtout convaincre. Elle continuait :

   - On dit que les mariages de raison tournent toujours fort bien. Beaucoup de jeunes filles se marient comme moi. Je détesterais être follement amoureuse de mon mari… ça finit toujours très mal les mariages d’amour…

   - Vous dites des bêtises, mon amie…

 

Descriptif

Editions Librairie des Champs-Elysées Le Masque Romans d’aventures 164 année 1997, Bon état général, couverture rigide, tranche, jaquette et dos un peu marqués et passés, pages un peu jaunies, tranches des pages moyennement salies, livre d’occasion relié format poche de 11,8x18,2 cm, 254 pages

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