Gallimard

WILDER Thornton – La cabale

Réf: re-gtwlc
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Description

Extraits

1/   Au salon, je me trouvai voisin d’Ada Benoni, fille d’un sénateur connu. Bien qu’elle parût presque trop jeune pour sortir le soir, elle avait cette sagesse douce et avisée des jeunes Italiennes de bonne famille. Presque d’emblée, je lui demandai si elle acceptait de me parler de la Cabale.

   « Oh ! ce n’est qu’une plaisanterie montée par quelques originaux, dit-elle. Ils n’ont rien d’une cabale, à vrai dire. Mais je vois ce que vous voudriez savoir… »

   La jeune fille mesura prudemment de l’œil la distance qui nous séparait de tous cotés du reste de l’assistance.

   « Ce qu’on désigne par la Cabale, c’est un groupe de gens qu’on voit toujours ensemble et qui ont beaucoup de traits communs.

   - La richesse, par exemple ? demandai-je.

   - Non, répondit-elle pensivement. Mais, chut ! parlons plus bas. Le cardinal Vaini n’est certainement pas riche. La duchesse d’Aquilanera non plus.

   - Mais ce sont tous des intellectuels ?

   - La princesse d’Espoli ne l’est pas.

   - Alors, qu’ont-ils donc de commun ?

   - Oh Rien de sérieux, au fond, si ce n’est qu’ils méprisent tout le monde : vous, mon père, moi, etc. ils ont tous une grande originalité, tous une marotte particulière et c’est ce qui les lie.

   - Croyez-vous qu’ils complotent pour fomenter quelque révolution ? »

   Le front de la jeune fille se plissa et elle rougit un peu.

   « Non, je ne le pense pas, dit-elle à mi-voix.

   - Mais c’est pourtant probable ? insistai-je.

   - Evidemment, quand ils se réunissent à Tivoli et bavardent entre eux, eh bien ! en quelque sorte, sans qu’ils le sachent, il en résulte quelque chose.

   - Combien en connaissez-vous ?

   - Oh ! je les connais tous un peu, répondit-elle avec vivacité. Ils sont très répandus dans le monde, à l’exception, bien entendu du cardinal. Ils sont très sympathiques ! Ils ne deviennent néfastes que lorsqu’ils sont entre eux.

 

2/   Résumé

   Un jeune Américain cultivé, séjournant à Rome, est introduit dans un groupe de mondains riches, connu sous le nom de la Cabale. La Cabale a une influence occulte sur le gouvernement de l’Eglise et sur celui de l’Italie. Elle dépense des fortunes à soutenir des causes perdues ou dénuées d’intérêt.

   Le narrateur se trouve successivement mêlé à trois drames qui agitent un instant ce petit monde désuet. C’est d’abord le suicide d’un jeune prince romain que l’on cherche à sauver du vice ; c’est la passion malheureuse d’une princesse pour un savant américain ; c’est, enfin, le drame d’une Française de noble famille qui, ayant perdu la foi sous l’influence d’un cardinal sceptique, tire sur celui-ci un coup de révolver, le prenant pour le diable.

   Ces trois récits sont un prétexte. Dans le décor des vieux palais romain, du Transtevère, et des villas de la campagna, l’auteur fait évoluer une ronde burlesque où prélats, académiciens français, princesses du Saint-Empire, milliardaires américains, snobs, artistes et demi-fous se tiennent par la main.

   On retrouve dans ce livre, où brille une admirable culture classique, l’humour et le style du Pont du roi Saint-Louis. L’invocation du barbare yankee à Virgile, sur le bateau qui le ramène à New York, est une page d’anthologie.

 

 

Descriptif

Editions Gallimard Du monde entier année 1955, état général Moyen, couverture souple tachée, tranche et dos un peu passés et marqués, intérieur jauni, tranches des pages moyennement salies, livre d’occasion broché grand format de 12,2x18,8 cm, 224 pages

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