Denoël

ZELAZNY Roger – Le sang d’ambre

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Description

Titre original « Blood of Amber » Roger ZELAZNY, 1986.

Traduit de l’américain par Jean-Pierre PUGI

Extrait

1/   Douché, peigné et vêtu d’atours fraîchement magiefacturés, je téléphonais aux renseignements et obtins l’indicatif du seul Devlin résidant à proximité de chez Bill Roth. LA voix de la femme qui me répondit avait un timbre un peu différent mais je la reconnus malgré tout.

   « Meg ? Meg Devlin ?

   - Oui ? Qui est à l’appareil ?

   - Merle Corey.

   - Qui ?

   - Merle Corey. Nous avons passé ensemble une nuit très agréable voici quelque temps.

   - Désolé, vous devez faire erreur.

   - Si vous ne pouvez pas me parler librement, dites-moi quand il me sera possible de vous rappeler. A moins que vous ne préfériez me contacter.

   - Je ne vous connais pas », affirma-t-elle, avant de raccrocher.

   Je regardai le combiné. Sa prudence était compréhensible si son mari était présent, mais j’estimais qu’elle aurait pu trouver un moyen de me confirmer qu’elle préférait attendre une occasion plus favorable pour avoir un entretien avec moi. J’avais espéré pouvoir la joindre au téléphone avant de faire mon rapport à Random, car je redoutais que mon oncle ne me fit immédiatement regagner Ambre et je n’avais plus le temps de rendre visite à cette femme. Intrigué par sa réaction, je décidai d’exploiter l’autre idée qui m’était venue à l’esprit et rappelai les renseignements. J’obtins le numéro des voisins de Bill, les Hansen.

 

2/   Portrait des artistes, projets contrecarrés, chute de température…

   Un après-midi ensoleillé et une promenade dans un parc, après un déjeuner léger. Les silences prolongés et les réponses par monosyllabes aux traits d’esprit indiquent que tout ne va pas pour le mieux. Sur un banc, assis devant des parterres de fleurs, les âmes rattrapent les corps, les mots, les pensées…

   « D’accord, Merle. Quelle est la marque ? me demanda-t-elle.

   - J’ignore de quel match tu veux parler, Julia.

   - Ne fais pas le malin. Je veux une réponse franche et directe.

   - A quelle question ?

   - Ce lieu où tu m’a conduite, l’autre nuit… Où était-ce ?

   - Il s’agissait… d’une sorte de rêve.

   - Des conneries ! » Elle pivote pour me faire face, et me voici contraint de soutenir son regard furieux et de veiller à ne pas être trahi par mon expression. « Je suis retournée sur cette plage, souvent, et j’ai cherché le chemin que nous avions suivi. Je n’ai trouvé aucune grotte. Il n’y a rien ! Qu’est-elle devenue ? Que s’est-il passé ?

   - La marée a pu monter et…

   - Merle ! Tu me prends pour une idiote ? Le chemin que nous avons suivi n’est porté sur aucune carte. Personne n’a jamais entendu parler de tels lieux. C’est une impossibilité géographique. En outre, les heures et les saisons sont décalées, là-bas… L’unique explication relève du domaine du surnaturel ! ou du paranormal – choisis le terme que tu préfères. Que s’est-il passé ? Tu me dois des explications tu en es conscient. Où sommes-nous allés ? »

   Je détourne les yeux et les porte sur les fleurs.

   « Je… je ne peux pas te le dire.

   - Pourquoi ?

   - Je… » Que pourrais-je lui répondre ? Lui parler des ombres fausserait, et détruirait peut-être à jamais, sa vision de la réalité. Mais ce n’est qu’un aspect du problème. Je devrais alors lui dire que je suis, ce que je suis, d’où je viens… et une telle révélation m’effraie. Elle mettrait fin à nos rapports aussi sûrement que le silence. Et si tout doit s’achever, je préfère que nous nous séparions snas qu’elle sache rien. Je ne comprendrai que plus tard, bien plus tard, quelles sont mes motivations véritables : si je refuse de répondre à ses questions, c’est parce que je ne suis pas prêt à lui accorder ma confiance. Si je connaissais Julia depuis plus longtemps – une année supplémentaire, par exemple – je pourrais satisfaire sa curiosité. Je ne sais pas. Nous n’employons jamais le mot « amour », bien qu’il ait dû traverser parfois son esprit, comme le mien. Mais les sentiments qu’elle m’inspire ne sont probablement pas assez forts pour vaincre mes réticences. Quoi qu’il en soit, il est trop tard pour lui faire de telles révélations. Et c’est pourquoi je lui réponds : « Je ne puis rien te dire.

 

Descriptif

Editions Denoël Présence du futur 467 année 1988 ISBN 2207304671, Bon état général, couverture souple, tranche et dos un peu marqués, pages jaunies, tranches des pages un peu salies, livre d’occasion broché format poche de 11x18 cm, 256 pages

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