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BORDONOVE Georges – Mazarin Le pouvoir et l’argent

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Description

Les marches du pouvoir, la Reine Anne d’Autriche, le drame de la Fronde, l’élève Louis XIV, l’art et la politique, l’arbitre de l’Europe

Extrait

1/   Le roi était gravement malade, nul ne l’ignorait, et lui moins que quiconque. Les médecins faisaient de leur mieux, à coups de saignées et de purgatifs, pour abréger ses jours. La tuberculose le rongeait, maladie que l’on ne savait ni détecter ni guérir. Il s’était épuisé à la tâche, avec une constance et une abnégation admirables. Cependant, il tenait à poursuivre son métier de roi jusqu’à son dernier jour. Il préparait activement une nouvelle campagne, qu’il se flattait de diriger lui-même. Il étudiait les cartes, élaborait un plan, pourvoyait aux effectifs et aux commandements. Ces activités ne trompaient personne. Ce n’était plus qu’un mort vivant dont l’allure militaire dissimulait le délabrement physique.

   Sa mort prochaine amènerait de grands changements dont les espagnols essaieraient de tirer profit. Le futur Louis XIV étant mineur, il était opportun d’organiser la régence. Selon la tradition capétienne, elle revenait à Gaston d’Orléans et sinon à la reine. Louis XIII haïssait son frère, en raison de ses trahisons indignes d’un Fils de France. De surcroit, connaissant la légèreté de son caractère et l’inconsistance de sa volonté, il l’estimait incapable de gouverner. Quant à la reine, il se défiait d’elle, car il la croyait moins française qu’espagnole, et ne l’aimait pas, bien qu’elle lui eût donné deux enfants. C’est ici qu’intervient nécessairement Mazarin, mais de façon tellement subtile et discrète que l’on ne peut cerner son rôle avec précision. Il contribua probablement à atténuer la défiance du roi envers Anne d’Autriche et, certainement, au retour en grâce de Gaston d’Orléans. Agissant ainsi, il faisait de ces deux personnages ses obligés. Il mit également la main à la rédaction du testament du roi instituant le Conseil de régence. Il sut apaiser les craintes du malade, en préconisant un système de gouvernement, où son esprit retors et ingénieux est perceptible. La reine recevait le titre de régente et Gaston d’Orléans celui de lieutenant général du royaume. Mais leurs initiatives, en quelque domaine que ce fût, étaient cadenassées par un Conseil de régence, formé du prince de Condé et des ministres Mazarin, Séguier, Le Bouthilier et Chavigny. Les questions importantes, touchant aux finances, à la guerre aux affaires étrangères, aux nominations, devaient être soumises au Conseil par la reine. Les décisions seraient prises à la majorité, sans voix prépondérante. Autrement dit, la régente ne détenait d’autre pouvoir que de soumettre les affaires au Conseil et de rendre exécutoires les décisions de celui-ci. Le Parlement enregistra ce testament le 20 avril 1643 et l’approuva à l’unanimité : le fait mérite d’être souligné.

 

2/   Résumé

   Une jeunesse romaine, suivie d’une existence picaresque, incertaine, aventureuse, où un capitaine de lansquenets, Giulio Mazarini, fait son apprentissage de diplomate au service de l’Eglise, puis cherche sa voie avant de devenir le disciple de Richelieu qui le fit nommer cardinal. Parrain du futur Louis XIV et quasi désigné par Louis XIII de son vivant, il devient Premier ministre sous la régence d’Anne d’Autriche. Plus fascinant que Richelieu, Mazarin « régna » dix-huit ans en maître absolu, sauva le royaume de l’anarchie pendant la Fronde, triompha des Habsbourg d’Autriche et d’Espagne, sut enfin préparer le Roi-soleil à régner sans Premier ministre. La paix des Pyrénées, qui fut son chef-d’œuvre, marqua l’apogée de la France en Europe ? Ses contradictions, ses ambiguïtés, sa fortune colossale, ses appétits démesurés de collectionneur d’art, ses obscurités même ajoutent à la séduction de ce personnage qui sut être, à l’égal de Richelieu, l’un de nos plus grands hommes d’Etat.

 

Descriptif

Editions France Loisirs année 1988 ISBN 2724239237, Bon Etat général, jaquette, couverture rigide, tranche et dos légèrement passés et marqués, intérieur frais, tranches des pages un peu salies, livre d’occasion relié grand format de 16,3x24,8 cm, 414 pages

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