France Loisirs

BOUCHARDEAU Huguette – George Sand La lune et les sabots

Réf: ba-flhbgsls
4,00 € TTC
 En stock
Ajouter au panier
Description

Extrait

1/   « Moi, monsieur, je ne suis pas de ces demoiselles confites dans les salons ! » La jeune fille se transforme, relève ses boucles brunes, se coiffe d’un chapeau à large bord ; elle lisse sur sa lèvre supérieure une moustache imaginaire ; elle enfle sa voix : » Voulez-vous bien vous taire, petite sotte, vous n’êtes qu’une moricaude », défie à nouveau l’interlocuteur qu’elle s’est inventé : « Monsieur, je suis Aurore, Amantine, Lucie Dupin de Francueil… de Saxe ! » Elle, se redresse en position de salut cavalier, se coiffe d’un feutre taupe, jette sur ses épaules une cape couleur de terre : « Une moricaude, vous dis-je, une mal venue, jaune comme un cierge pascal ; une laide avec vos gros yeux tristes ! ».

   Nouvelle transformation : « Je suis Aurore, souffle-t-elle à son image radoucie dans le miroir, Aurore. » Elle oublie, sur l’une des deux chaises basses qui encadrent la commode en bois peint, la redingote noire, le sarrau bleu, la casquette de garçonnet jetés à la diable la veille au soir après sa course à travers champs. Oubliées aussi les bottes cavalières abandonnées hier derrière la porte. Elle saisit sur l’autre chaise en tapisserie la robe de Guingan rose que lui avait offerte sa grand-mère au retour du couvent, retient le vêtement à la taille devant elle, en écarte les volants ; elle observe l’effet de l’étoffe sur sa peau brunie. « Le soleil me brûle dans les chemins », reconnaît-elle avec une pointe de regret.  

 

2/   « Si tu n’étais pas si différent de moi à tous égards, t’aimerais-je autant ? »

   George écrit… nuit de printemps sur le jardin de Nohant. Rossignols. Hier, avant-hier, plume brûlante, elle s’adressait à la Nature : « Brise printanière, que racontes-tu aux jasmins de ma croisée ? » Elle ose aujourd’hui prononcer le nom qui l’émeut, elle engage un dialogue imaginaire avec l’homme qu’elle commence d’aimer : « Everard… Everard… » Si Everard lui demandait : »Suis-je pour quelque chose dans vos discours ? », Elle se précipiterait : »Il n’est guère question de toi. Les membres ne peuvent guère oublier le cœur où reflue tout leur sang. Avant de te voir, cela m’impatientait au point que j’ai pris le parti d’aller te trouver. »

   Expliquera-t-elle à ce Michel de Bourges, qu’elle a surnommé Everard, le personnage de George auquel Aurore a donné naissance il y a trois ans déjà ? « Je n’ai nulle espèce d’ambition, et le tout petit bruit que je fais comme artiste ne m’inspire aucune jalousie contre ceux qui ont mérité d’en faire davantage. » Son interlocuteur l’interrogerait sur ses idées ? Sur ses choix ? Doit-il la confondre avec ses personnages ?

 

3/   Résumé

   Musset, Chopin furent ses amants célèbres, mais savait-on l’ardente passion de George pour l’avocat républicain Michel de Bourges, sa longue liaison avec le graveur Manceau, sa tendre aventure épistolaire avec Flaubert ?

   Elle fut l’amie des plus illustres créateurs, se trouva mêlée aux trois grands soubresauts de la politique du XIXe siècle : 1830, 1848, 1871, hésitant en politique entre enthousiasme passionné et prudence paysanne. Travailleuse acharnée, femme de tête si souvent traitée de « bas-bleu », George Sand ne dédaignait pourtant ni la couture, ni la broderie, ni la construction des marionnettes, ni les soins d’éducation à ses enfants, puis à ses petites-filles. L’amante échevelée de Venise, la fumeuse de houka, l’avocate de l’égalité des droits des femmes dans le mariage fut avant tout une femme généreuse et humaine. Il fallait le regard d’une autre femme, généreuse et humaine elle aussi, pour retracer cet étonnant destin.

 

Descriptif

Editions France Loisirs année 1990 ISBN 2724261410, Très Bon Etat général, jaquette, couverture rigide, tranche et dos légèrement passés et marqués, intérieur frais, tranches des pages un peu salies, livre d’occasion relié grand format de 14,3x22,2 cm, 276 pages

Produits pouvant vous intéresser