Le livre de poche

CAUVIN Patrick – Villa Vanille

Réf: rf-ldp14150
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Description

Extrait

1/   Marek conduit la première automobile. Il roule vite sur la piste et soulève un nuage de poussière rouge.

   Au bout de la route, à l’horizon des palmiers, on distingue déjà les toits de la villa Vanille. Encore quelques centaines de mètres et ils apercevront les colonnades, la longue galerie qui court devant la façade de la maison coloniale. Les servantes auront préparé sur les tables les achards aux tomates macérées dans l’huile, le piment et le curry. Il y aura des crevettes d’eau douce et des ragoûts de bœuf à la pulpe de coco. Dans les carafes glacées, on servira le vin du pays, doux et fluide comme le ciel de l’aube d’hiver, on boira de l’alcool de canne et de litchi. Alors seulement, ils se souviendront que ce jour est un jour de fête, que rien n’est irréparable ; Coline posera sur son Teppaz les nouveaux disques qu’elle a reçus de France et elle leur montrera les pas de danse qui envahissent le Nouveau Monde, ils se sentiront dépassés et un peu ridicules, mais qu’importe ; ces musiques sont un écho d’un univers trop lointain pour être réel, et Grégoire Arians entraînera l’une des femmes dans la danse. Il s’étonnera que ses pieds puissent bouger si vite, qu’ils suivent sans peine le rythme du swing et qu’il ait pu oublier, quelques instants, les racines si profondes qui l’enchaînent à ce sol encore brûlant de la journée au grand soleil.

   A l’étage, tandis que les flonflons s’étireront le long des escaliers et es balustres, les poings fermés sur son drap de dentelle, l’enfant d’Ariane et de Marc Berthier dormira.

 

2/   - Ratissez large !

   Qu’est-ce que cela voulait dire ?

   Berthier n’eut pas à ouvrir la bouche pour poser la question. L’administrateur désigna les listes imprimées rangées sur son bureau.

   - Cela signifie que vous n’avez pas à vous limiter dans vos arrestations à ceux dont vous avez déjà les noms.

   Berthier inclina la tête.

   Tout était permis. En clair, c’était cela que signifiaient les ordres.

   Il tira sur les pans de sa vareuse. Depuis le 30 mars au matin, les camions revenaient, chargés de suspects. Tout au moins de ceux qui n’avaient pas été abattus en cours de route.

   - J’ai reçu un appel téléphonique du directeur de la Pénitentiaire : ils ne peuvent plus accueillir personne. Il y a quatre-vingt-dix-huit prisons pour l’ensemble du territoire et plus de vingt milles détenus.

   - créez des camps.

   - Il y en a un.

   Le petit homme se pencha vers Berthier. On s’attendait, à voir son physique ascétique, à ce qu’il ne produisît pas une seule goutte de sueur. En fait, il ruisselait dans le nylon de sa veste bleu pétrole.

 

3/   Résumé

   Depuis longtemps ils étaient les maîtres de cette île paradisiaque. Leurs terres s’étendaient sur des milliers d’hectares au pied de la montagne. La Seconde Guerre mondiale avait passé au loin sans troubler la paix de l’île rouge. Pourtant, l’empire colonial français était miné de l’intérieur. En 1947, Madagascar s’embrase…

   Cette histoire tragique et oubliée, Patric Cauvin la fait revivre ici autour d’une famille de colons, les Arians. Leur histoire, leurs conflits, leurs passions composent une fresque flamboyante et sensuelle, où la violence de l’Histoire jette des reflets de sang. C’est l’Autant en emporte le vent des colonies françaises que nous offre, sur sa toile de fond d’une nature grandiose, le romancier de Rue des Bons-Enfants et d’E=MC2 mon amour.

 

Descriptif

Editions Le livre de poche 14150 année 1998 ISBN 225314150X, Assez Bon Etat général, couverture souple, tranche et dos moyennement passés et marqués, pages moyennement jaunies, tranches des pages un peu salies, livre d’occasion broché format poche de 11,2x17,8 cm, 320 pages

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