Le livre de poche

DRUON Maurice – La louve de France – Les rois maudits 5

Réf: rf-ldprm2890
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Description

Extrait

1/   … Et les châtiments annoncés, les malédictions lancées du haut de son bûcher par le grand maître des Templiers, avaient continué de rouler sur la France. Le destin abattait les rois comme des pièces d’échecs.

   Après Philippe le Bel foudroyé, après son fils aîné, Louis X, au bout de dix-huit mois, assassiné, le second fils, Philippe V, paraissait promis à un long gouvernement. Or, à peine cinq année écoulées, Philippe V mourait à son tour avant d’avoir atteint trente ans.

   Arrêtons-nous un instant sur ce règne qui ne se présente comme un répit de la fatalité qu’en regard des drames et des écroulements qui allaient lui faire suite. Règne pâle, semble-t-il à celui qui feuillette l’Histoire d’un geste distrait, sans doute parce qu’il ne retire pas de la page sa main teinte de sang. Et pourtant… Voyons de quoi sont faits les jours d’un grand roi quand le sort lui est contraire.

   Car Philippe V le Long pouvait compter au nombre des grands rois. Par la force et par la ruse, par la justice et par le crime, il avait, jeune homme encore, saisi la couronne mise aux enchères des ambitions. Un conclave emprisonné, un palais royal enlevé d’assaut, une loi successorale inventée, une révolte provinciale brisée par une campagne de dix jours, un grand seigneur jeté en cachot, un enfant royal tué au berceau – du moins à ce que chacun croyait – avaient marqué les rapides étapes de sa course eu trône.

 

2/   Un énorme corbeau, noir, luisant, monstrueux, presque aussi gros qu’une oie, sautillait devant le soupirail. Parfois il s’arrêtait, l’aile basse, la paupière faussement close sur son petit œil rond, comme s’il allait dormir. Puis soudain, détendant le bec, il cherchait à frapper les yeux d’homme qui brillaient derrière les barreaux du soupirail. Ces yeux gris, couleur de silex, semblaient attirer l’oiseau. Mais le prisonnier était vif et avait déjà reculé le visage. Alors le corbeau reprenait sa promenade, par sauts pesants et courts.

   L’homme, à présent, sortait la main hors du soupirail, une belle main grande et longue, nerveuse, l’avançait insensiblement, la laissait inerte, pareille à une branche sur la poussière du sol, attendant l’instant de saisir le corbeau par le cou.

   L’oiseau, lui aussi, était rapide, en dépit de sa taille ; il s’écartait d’un bond, lançant un croassement enroue.

   « Prends garde, Edouard, prends garde, dit l’homme derrière la grille du soupirail. Un jour je finirai bien par t’étrangler. »

   Car le prisonnier avait donné à ce corbeau sournois le nom de son ennemi, le roi d’Angleterre.

 

3/   Résumé

   Philippe V le Long vient de mourir avant d’avoir atteint trente ans et, comme son frère Louis X le Hutin, sans descendance mâle. Le troisième fils du Roi de fer, le faible Charles IV le Bel, succède à Philippe V.

   Une évasion de la tour de Londres ; la chevauchée cruelle conduite par une reine française d’Angleterre pour chasser du trône son époux ; un atroce assassinat perpétré sur un souverain… La relance de L’Histoire vient d’Angleterre.

   La « Louve de France », c’est le tragique surnom que les chroniqueurs donnèrent à la reine Isabelle, fille de Philippe le Bel, qui semblait avoir transporté outre-Manche la malédiction des Templiers.

 

Descriptif

Editions Le Livre de poche 2890 année 1991 ISBN 2253004065, état général assez bon, couverture souple, tranche et dos un peu marqués et passés, pages moyennement jaunies, tranches des pages un peu salies, livre d’occasion broché format poche de 11,2x16,7 cm, 480 pages

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