Grand Prix des Ecrivains de la Mer 1956.

Illustrations de Philippe DAURE

Extrait

1/   Les sept cordes de la petite cithare grattées doucement de l’onglet en corne et les quatre notes régulières de la double flûte aux mains des deux petites esclaves – l’une toute noire qui est d’Ethiopie, et l’autre cuivrée qui est de Syrie -, scandent de leur soutien régulier et un peu monotone les pas lestes et rapides de la jeune fille qui, inlassablement et sans reprendre son souffle, tourne sur elle-même dans l’envol de sa tunique blanche toute courte. Bras en anse d’amphore au-dessus de sa tête fine haut casquée de cheveux aux tons d’un noir bleuté – jambes bien dégagées et pieds à l’aise dans ses sandales plates -, elle va, tourne, vient, repart. Tout autour du jet d’eau qui, sous le soleil, jaillit en pluie de perles irisées au centre de l’atrium, elle dessine avec une grâce souple les pas qu’auréolé l’écharpe mauve maniée à deux mains dans la légèreté de sa fine soie lumineuse.

   « Paula… Paula…, comment peux-tu te démener ainsi par cette chaleur ?... »

   Du lit de repos dissimilé dans l’ombre d’une colonne, un gémissement est monté avec cette question plaintive. Et, dessinant sur les dalles de marbre un long pas glissé, la danseuse éclate de rire :

   « La chaleur ?... mais je l’adore, moi ! Et puis, tu exagères : il ne fait pas tellement chaud, d’abord… La preuve, tiens : Nigéria, Bérénice, plus vite ce rythme… Vous dormez sur vos instruments !...

   - Elles, peut-être… mais moi, tu m’empêches justement de dormir, Paula… Et tu m’étourdis de tes voltiges… Par pitié, tiens-toi en repos. J’ai la tête rompue… »

2/   Résumé

   Avec la plus pittoresque force d’évocation, Georges G.-Toudouze fait surgir d’un passé lointain qu’il connaît à merveille, une aventure d’une originalité aussi attachante que dramatique.

   A la suite de quelles circonstances la jeune et belle Paula se trouve-t-elle nommée dans l’honneur de l’Impératrice de Rome, à l’heure où l’empire romain est aux mains de ce Caligula à qui la possession du pouvoir suprême trouble peu à peu le cerveau ? Comment son fiancé, le hardi chef marin gaulois, natif de Bretagne qui s’appelle en celtique Blei Mor, en français Le Loup de la Mer – se voit-il contraint de laisser Paula seule au milieu des périls que vont lui faire courir les fantaisies dangereuses dans lesquelles l’empereur demi-dément entraîne son entourage ?

   Histoire émouvante dans laquelle l’évocation historique sert de cadre vivant à l’étude des sentiments les plus attachants.    

Descriptif

Editions Hachette Bibliothèque Verte 289 de 1957, état général moyen, jaquette avec des accrocs, couverture rigide, tranche et dos un peu marqués et passés, pages jaunies, tranches des pages moyennement salies, livre d’occasion relié format poche de 12,7x17 cm, 256 pages