Extrait

1/   Evidemment, Violette pense à Olivier. Elle pense que l’état de Garance, fiévreux, c’est ça, est lié à lui. Qu’elle veut lui dire quelque chose sur leur père. Peut-être lui a-t-il parlé d’elle ? Son autre fille, débarquée dans sa vie tranquille comme une météorite. Une météorite, ça fait des dégâts quand ça tombe. Ça peut même vous anéantir une armée de dinosaures.

   Pendant ces trois saisons lentes, elle n’a revu Olivier qu’une seule fois. C’était à La Tuilerie. Raphaël, qui ne savait plus quoi faire pour aider sa femme, l’avait invité à dîner après le dernier défilé de la maison Balaguère. Monsieur Antoine avait renchéri. « Mais oui qu’elle excellente idée ! » avait-il tonné. Personne n’avait osé rien dire. Ni de l’opportunité de lancer une invitation familiale quand il fallait peut-être que Violette et son père se revoient en tête à tête avant, ni du sourire pincé d’Olivier qui avait accepté du bout des lèvres. C’est en tout cas ce qu’il avait semblé à Violette qui n’en finirait jamais de maudire la sacro-sainte convivialité de sa famille. Chez les bonobos, on résout les conflits en faisant l’amour ; chez les Balaguère, en s’empiffrant et en buvant de la vieille prune. Quelle idée.

   Mais Olivier s’était plié au rituel d’assez bonne grâce. Il faut avouer que chacun y avait mis du sien, que ce soit sur les plats avec ou sans sauce, sur les bouteilles d’Antoine, ou sur l’épatante chaleur qui s’était dégagée tout au long de la journée.

2/   Antoine et Justine ont déjeuné tous les deux, Nicolas ayant d’autres occupations prenantes en cuisine et en salle aussi. Pour Justine, des œufs brouillés au caviar, en entrée, divins, et pour Antoine, des petits artichauts poivrade au jus de barigoule succulents, puis pour tous les deux un blanc de bar onctueux aux légumes cuits et aux condiments d’automne. Si elle osait Justine demanderait la recette à Nicolas pour Babé, mais elle n’ose pas. Même pas en passant par Antoine. Une autre fois peut-être. De toute façon, elle est appelée à déjeuner à nouveau ici. Babé allait être verte de jalousie ! Et tant qu’elle y serait, justine demanderait aussi le secret d’une crème brûlée aussi savoureuse. Jamais elle n’en a mangé de meilleure, même à la maison, c’est dire.

   Justine a promis à Nicolas de lui faire des croquis et des plans pour la semaine suivante. Mais oui, bien sûr, elle aurait le temps. La maison Balaguère est entre de bonnes mains maintenant. Garance a du talent. Antoine n’a pas parlé de Garance, c’est curieux. Eh bien, je viendrais avec elle la prochaine fois. Elle nous donnera son avis. Elle a un goût très sûr, un vrai génie des couleurs, comme ça, on sera certains du résultat.

3/   Résumé

   « Nul ne guérit de son enfance… » De mère en fille, de fille en sœurs, l’histoire doit-elle se répéter ? se demande Garance quand elle se découvre enceinte ? Est-elle prête à faire un bébé toute seule, comme Blanche ? l’a fait avec Violette, sa demi-sœur, trente ans plus tôt ? en a-t-elle le droit, quand elle voit les conséquences de ce choix sur la vie de Violette ? En même temps, comment faire taire l’envie qui la pousse de voir son enfant grandir au sein de cette merveilleuse tribu, tendre et foutraque, où elle a été si spontanément adoptée ? tandis que Violette affronte de son côté une crise de couple, et Blanche les démons de son passé, Garance va devoir se décider…

   Après le roman de Blanche, gardienne familiale, et celui de Violette, sa fille, Le temps de Lilas clôt en douceur cette saga féminine en terre toulousaine. On y retrouve avec bonheur la famille Balaguère et sa tribu de femmes si attachante qui a su conquérir un large public.

Descriptif

Editions Rober Laffont année 2017 ISBN 9782221192788, Bon état général, couverture souple, tranche et dos légèrement marqués et passés, intérieur assez frais, tranches des pages un peu salies, livre d’occasion broché grand format de 13,8x21,7 cm, 306 pages