Fleuve Noir

MAZARIN Jean – Les cités d’apocalypse

Réf: sf-fna940
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Description

Extrait

1/   Jeanjean comprit qu’avec son costume sale et chiffonné, sa barbe pas rasée et ce teint blafard acquis au cours des longues patrouilles dans la jungle qui bordait le barrage, il était loin de présenter l’aspect impeccable d’un Européen bronzé, rasé de frais, sentant bon l’eau de toilette et vêtu du complet tropical à la mode chez les techniciens.

   Deux des policiers le saisirent par les bras pour l’empêcher de bouger tandis que celui qui portait l’uniforme amidonné le fouillait rapidement, sortant sa carte d’identité et son relevé magnétique de compte bancaire.

   - Jeanjean Garnier, t’as pourtant un nom de par ici.

   - Je suis né dans le nord et je suis Européen. Je viens de me taper cinq ans d’Afrique dans le service de sécurité de la Compagnie des Pétroles.

   - On va vérifier…

   - Tiens, si tu dis la vérité, dit l’uniforme amidonné, je te paye une bibine en dédommagement !

   Les policiers étaient moins hargneux et ils ne passèrent pas les menottes à Jeanjean pour l’entraîner vers le centre des contrôles d’identité installé dans l’une des branches de l’étoile. C’est en remettant ses deux cartes dans sa poche que le policier découvrit le tract. Il le prit, le déplia et le lut d’un air intrigué. Il regarda ensuite Jeanjean et rugit :

   - Bon Dieu de pute, ce gars-là est un adepte des Frères blancs du pays froid !

   - Qu’est-ce que vous chantez ? demanda Jeanjean.

   Il ne put en dire davantage car l’un des deux policiers qui se trouvaient derrière lui venait de lui assener un coup de matraque à la base du crâne.

 

2/   Ils marchèrent le reste de la journée, sans quitter l’abri de la forêt, faisant de grands détours pour éviter les clairières et les routes.

   Un peu avant le coucher du soleil, ils arrivèrent à la lisière sud, restant tapis sous les taillis, observant les champs dans lesquels des tracteurs, tous phares allumés tiraient des herses. C’était l’époque des semailles.

   Au centre de la plaine, à environ deux kilomètres, s’élevaient les bâtiments de la ferme construits en carré quelques siècles auparavant, avec des murs de pierres qui étaient restés insensibles aux attaques du virus du béton. A chacun des angles, on avait élevé des miradors de veilles équipés de projecteurs au fluor dans lesquels des hommes de garde devaient veiller la nuit durant.

   - Eux doivent avoir quelque chose à manger, dit Jeanjean.

   - Ils me tueront s’ils me voient.

   - Pourquoi te tueraient-ils ?

   Loggia eut un sourire, puis elle écarta les pans de son gilet pour dévoiler sa poitrine, avant de passer ses doigts sur son crâne, caressant ses cheveux taillés en brosse.

   - Il est évident que je faisais partir d’un clan de naufrageurs et les paysans ne sont généralement pas tendres avec nous.

   - Moi, je n’ai jamais fait partie d’un clan aussi je vais y aller.

   Elle posa sa main sur son bras, comme pour le retenir.

   - Tu me laisses seule…

 

Descriptif

Editions Fleuve Noir Anticipation 940 année 1979 ISBN 2265010820, état général moyen, couverture souple, tranche et dos moyennement marqués et passés, pages jaunies, tranches des pages un peu salies, livre d’occasion broché format poche de 11,2x17,8 cm, 224 pages

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