Le livre de poche

ROMAINS Jules – Lucienne

Réf: rf-ldp1349
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Description

Extraits

1/   La première leçon avait lieu le jour suivant, à quatre heures de l’après-midi. L’homme d’équipe m’attendait au même endroit que la veille. Il faisait grand jour. Aucun train n’était signalé. Avec son abondance de rails et d’engins, sans nul mouvement visible, sans autre bruit que le craquement du ballast sous nos pas, la ligne n’était plus qu’une espèce particulière de solitude. Tout en marchant, je me mis à penser à un fond de vallée rocheuse, puis à une page de livre.

   Je fus reçue par les deux sœurs.

   « Aujourd’hui, me dit l’aînée, le chemin a dû vous paraître un petit peu moins pénible. Quand on vient de nuit, c’est une expédition. Je suis sûre que vous vous demandez comment on peut habiter ici. »

   J’avais envie de lui expliquer qu’après tout leur maison dans les rails n’était pas une chose vulgaire, et qu’il me semblait qu’à la longue on devait s’y attacher, comme à d’autres lieux difficiles. Mais les mots ne me vinrent pas, ou plutôt j’eus la pudeur à les prononcer, comme s’ils allaient déjà mettre entre nous une intimité trop grande. Peut-être les aurais-je dits, si nous avions été seules, la cadette et moi.

   Je vis qu’on avait préparé des tasses et des tartines sur une petite table. Je compris aussi, à l’attitude des jeunes filles, que nous avions à attendre quelqu’un, leur mère probablement.

   La cadette me regardait, avec beaucoup de douceur et de pénétration. J’étais touchée par l’absence de réserve qu’elle me montrait. Je trouvais même sa confiance trop prompte, imméritée. Me connaissait-elle ? N’aurait-elle pas mieux fait de m’observer d’abord quelque temps ? Sans doute, je ne me sentais pour elle que de la sympathie. Mais je m’étais peu interrogée là-dessus. Mon sentiment n’avait passé par aucune épreuve. Ou, si tant d’abandon voulait dire qu’elle découvrait en moi plus d’amitié que je n’en croyais avoir, ne devais-je pas m’en inquiéter comme d’un empiétement d’autrui sur moi-même ?

 

2/   Résumé

   Quand elle arrive dans la petite ville de D… pour y donner des leçons de piano, Lucienne est une jeune musicienne, éprise de solitude et qu’inquiète peu l’amour. Elle paraît représenter, aux yeux de l’auteur, un type idéal de jeune fille : intelligente sans pédantisme, artiste sincère, raisonnable sans raideur, féminine sans frivolité.

   Le hasard amène Lucienne dans la famille Barbelenet pour y donner des leçons, elle ne désire pas entrer dans l’intimité de ce milieu ennuyeux qui, lui, fait tout son possible pour l’attirer. La mère est solennelle et ridicule, les deux filles ont l’air de se haïr, le père reste en pointillé.

   Survient chez les Berbelenet un séduisant cousin, commissaire de bord en congé : Pierre Febvre. Mme Barbelenet cherche à l’attraper dans le filet des belles-mères, mais c’est Lucienne qu’il va aimer et épouser, non sans avoir provoquer de sérieux remous dans la famille.

 

Descriptif

Editions Le Livre de poche 1349 année 1968, Assez Bon Etat général, couverture souple, tranche et dos un peu marqués et moyennement passés, pages jaunies, tranches des pages un peu salies, livre d’occasion broché format poche de 11,2x16,7 cm, 256 pages

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