G.P. Paris

SCOTT Will – Les Cherry et compagnie

Réf: j-gprod175
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Description

Illustrations de Pierre LE GUEN

Texte français de Geneviève MEKER

Extrait 1

   Mais les belles vacances au bord de la mer avaient passé bien vite. Les Cherry et les Pringle avaient dû se séparer, se promettant, bien sûr, de se revoir. Et maintenant l’automne était venu, avec ses grisailles et ses bourrasques.

   La Grande Tornade se déchaîna sans même qu’on eût le temps de s’en apercevoir. C’était le calme plat, ce jour-là, et un instant plus tard le vent faisait rage ; on eût dit qu’il voulait tout arracher sur son passage.

   - Ma foi, s’écria Mrs Cherry, il y a bien des années que je n’ai pas vu une tempête pareille !

   Cela s’annonçait, il est vrai, depuis un bon moment : au coucher du soleil, le ciel avait pris une teinte plombée, présage certain de mauvais temps. Et rien ne bougeait, pas plus qu’un lion dans la jungle, qui se terre avant de bondir. Le capitaine avait déclaré : « Je crois qu’un grain se prépare » ; et Mrs. Cherry avait déconseiller aux enfants de sortir : mieux valait voir d’abord ce qui allait se passer.

   C’est ainsi qu’ils se retrouvèrent tous dans le petit salon, assis autour de la table et regardant un beau livre illustré sur la Tour de Londres. Le capitaine avait parlé à ses enfants de la magnifique collection d’armures qui s’y trouvait rassemblée.

   - Ça serait bien amusant d’avoir une vraie armure à ma taille, dit Roy.

   - Tu changerais peut-être d’avis si tu te voyais empêtré dans toute cette ferraille, répondit son père.

   - Empêtré, qu’est-ce que c’est ? demanda Pam, qui aimait bien se renseigner.

   C’est à cet instant précis que, sans autre avertissement, commença la Grande Tornade. On entendit d’abord un grand « Hou… ou… ou ! » qui faisait penser à la note grave d’un orgue géant. Et aussitôt ce fut un tintamarre dans la maison.

   Joseph, ébouriffant ses plumes, cria « Haut les mains ! » Mr. Watson courut se cacher tout en haut d’un placard. Ni le perroquet ni le singe n’avaient jamais rien entendu de pareil, et la chose ne semblait guère être de leur goût.     

   Soudain un grand « Boum ! » retentit, non loin de la maison.

   - C’est la porte du hangar, en bas du jardin, dit le capitaine.

   - Je l’avais laissée ouverte, avoua Jimmy.

   - Ma foi, tu n’auras plus la peine d’aller la fermer maintenant, répondit son père ; elle s’est bien fermée toute seule.

   Mais un autre coup succéda bientôt au premier – « Boum ! patatras ! patatras ! » - suivi d’un fracas de verre brisé.

 

Extrait 2

   Dès que la neige eut fondu et que le temps devint meilleur, le Sandman, le nouveau bateau du capitaine Cherry, fut officiellement lancé. Il gisait dans le hangar, condamné à l’inaction, depuis le jour où il avait été livré, et les Cherry avaient presque oublié son existence.

   Mais maintenant, le soleil brillait plus fréquemment ; certains jours, il faisait même très doux. Alors on pensa à la rivière et aux merveilleuses aventures que seul le beau temps peut permettre.

   - On va enfin se lancer dans de grands exploits ! s’écria Roy en regardant son père.

   Le capitaine eut un sourire paisible, qui semblait dissimuler quelque intention secrète. Quand les jeunes Cherry lui voyaient ce sourire-là, ils savaient bien que leur père ruminait quelque projet et leur préparait de bons moments.

   Ils se mirent tous en route en chantant La belle vie sur les flots de l’Océan. Le capitaine et Mrs. Cherry, Jimmy et Jane tenaient les avirons ; ils avaient pour passagers Roy et Pam, le singe et le perroquet.

   La petite ville se mit à rire, et leur adressa au passage des saluts amicaux. Les Cherry avec un bateau neuf, cela annonçait encore des aventures originales.

  Ils remontèrent longtemps le courant, passant sous Top Bridge, puis longeant Blackthorn Wood et suivant la courbe de la rivière à l’endroit où l’on perd la ville de vue ; ils continuèrent encore un bon moment, à l’ombre du Mont de la Balançoire, en bordure de vastes prés qu’ils avaient toujours appelés la « Prairie », comme au Far West. Le paysage, assez désolé dans ces parages, était tout à fait propice à l’aventure… pour qui, du moins, est capable d’imaginer une aventure. Ils avaient souvent passé de bons moments à jouer aux Indiens et aux cow-boys dans la Prairie ; mais, avec un bateau magnifique comme le Sandman, il fallait trouver autre chose.

   - Ça serait formidable de jouer aux pirates ici, déclara Roy.

   - Il faudrait avoir d’autres bateaux à capturer, objecta Jimmy. A quoi bon se prétendre pirates si l’on n’a pas le moyen de faire de la piraterie ?

   Ils débarquèrent tous dans la Prairie et atteignirent une vieille cabane, cachée parmi les arbres, qu’ils avaient appelée le Ranch, au temps des jeux d’Indiens et de cow-boys. Roy remarqua que ce serait grand dommage de ne pas utiliser ce coin mystérieux pour y accomplir quelque acte de piraterie ; pourtant, il ne voyait pas comment en tirer parti.

 

Descriptif

Editions G.P. Paris Rouge & Or Dauphine 175 année 1962, état général moyen, couverture rigide, tranche et dos moyennement marqués et passés, intérieur assez frais, livre d’occasion relié format poche de 13x18 cm, 192 pages   

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