Le Seuil

SIMON Pierre-Henri – Portrait d’un officier

Réf: rf-sphspo
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Description

Extraits

1/   Au printemps dernier, rentrant d’une tournée de conférences en Tunisie, j’avais cinq heures à perdre entre le débarquement à la Joliette et mon train. Un dimanche soir où il pleut comme il sait pleuvoir à Marseille, cinq heures dans les rues, ce n’est guère plaisant. Rien de mieux à faire que de dîner au Terminus et de prendre pour salle d’attente le salon de l’hôtel dont les sièges, modernes vers 1910, demeurent confortables. Comme j’y pénétrais, j’aperçus, de dos, une silhouette aussitôt reconnue : ces cheveux noirs et ras, cette nuque fine, ces épaules larges et surtout la manière de se tenir droit sur la chaise comme un hussard en selle, c’était Jean de Larsan. Il tourna la tête et me reconnut aussi : « Vous ici, quelle veine ! » Et nous nous embrassâmes.

   - Cette fois, dis-je, c’est à moi de vous témoigner les marques du respect ; j’ai terminé ma carrière dans la réserve comme capitaine garde-mites. Mais vous : mon commandant ? mon colonel ? comment savoir ? Vous êtes déguisés en civil.

   - Appelez-moi Larsan, c’est mon nom. Je ne suis plus rien que moi-même.

   - Quoi ? Vous avez quitté l’armée ?

   - J’ai démissionné, oui. Ce n’est pas vieux : huit jours. Je rentre d’Algérie, et je vais retrouver ma famille à Lannemaignan.

   - Vous prenez le train de Bordeaux ?

   - Oui, jusqu’à Toulouse.

   - Alors, il nous reste trois heures à tuer ici et six heures à voyager ensemble.

   - Après un silence de quinze ans, ça ne devrait pas être trop…

 

2/   Résumé

   La guerre est toujours atroce et absurde ; pourtant, de grandes vertus ; courage, honneur, loyauté, désintéressement, semblent nées de la morale du soldat. Il existe donc un humanisme de la guerre ; un humanisme qui s’exerce paradoxalement dans l’inhumain. D’où le conflit moral de l’homme de guerre, quand sa culture et sa conscience l’obligent à être un homme, son tempérament et sa profession un guerrier. Tel est Jean de Larsan, le héros de ce livre. Vivant ce problème jusqu’à la tragédie, dans les circonstances spécialement obscures de ces vingt dernières années, il témoigne pour les plus nobles parmi les Français que l’histoire, depuis 1939, ne cesse d’éprouver dans les batailles.

   L’auteur : Pierre-Henri Simon. Né en 1903, en Saintonge. Formation universitaire (Ecole Normale Supérieure, agrégation de Lettres). Professeur en divers lycées, puis aux Facultés Catholiques de Lille, à l’Ecole des Hautes Etudes de Gand, à l’Université de Fribourg (Suisse). La guerre : officier de réserve, prisonnier 59 mois en Allemagne.

   Pierre-Henri Simon s’est fait connaître par de nombreux essais et ouvrages de critiques, par des poèmes et par des romans – particulièrement par « Les raisins verts », « Le hommes ne veulent pas mourir » et « Elsinfor ».

 

Descriptif

Editions Seuil année 1958, état général Moyen, couverture souple, tranche et dos moyennement passés et marqués, intérieur jauni, tranches des pages moyennement salies, livre d’occasion broché grand format de 13,3x18,8 cm, 176 pages

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