VERNE Jules – Un drame en Livonie – Un billet de loterie

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Description

Illustrations de Maurice GRIMAUD

Extraits

1/   Le fugitif était momentanément en sûreté. Des loups ne peuvent grimper comme l’eussent fait des ours, qui sont non moins nombreux que redoutables dans les forêts livoniennes. Mais il ne fallait pas être contraint de descendre avant que les derniers fauves n’eussent disparu, ce qui arriverait certainement au lever du soleil.

   Et, d’abord, pourquoi cette échelle se trouvait-elle disposée en cet endroit, et où s’appuyait son extrémité supérieure ?...

   C’était, on l’a dit, au moyeu d’une roue, sur lequel s’implantaient trois autres échelles de même sorte – en réalité, les quatre ailes d’un moulin élevé sur un petit tertre, non loin de l’endroit où l’Embach s’aliment des eux du lac. Par une heureuse chance, ce moulin ne fonctionnait pas au moment où le fugitif avait pu s’accrocher à l’une de ses ailes.

   Restait la possibilité que l’appareil se mît en mouvement dès la pointe du jour, si la brise s’accentuait. Dans ce cas, il eût été difficile de se maintenir sur le moyeu en était de giration. Et, d’ailleurs, le meunier, alors qu’il serait venu décarguer ses toiles et manœuvrer le levier extérieur, eût aperçu cet homme achevalé au croisement des ailes. Mais le fugitif pouvait-il se risquer à descendre ?... Les loups se tenaient toujours là, au pied du tertre, poussant des rugissements qui ne tarderaient pas à donner l’éveil à quelques maisons voisines !...

   D’où un seul parti à prendre : s’introduire à l’intérieur du moulin, s’y réfugier pour toute la journée, si le meunier n’y demeurait pas, - supposition assez plausible, - et attendre le soir avant de se remettre en route.

   Donc l’homme se glissant jusqu’au toit, gagna la lucarne à travers laquelle s’engageait le levier de mise en train, dont la tige pendait jusqu’au sol.

 

2/   Ole Kamp était parti depuis un an. Il l’avait dit dans sa lettre, - une rude campagne, cette campagne d’hiver sur les parages du New-Found-Land ! On y gagne bien son argent, quand on en gagne. Il y a là-bas des coups de vent d’équinoxe qui surprennent les bâtiments, au large des îles, et détruisent en quelques heures toute une flottille de pêche. Mais le poisson pullule sur ce haut-fond de Terre-Neuve, et les équipages, lorsqu’ils sont favorisés, trouvent une large compensation aux fatigues comme aux dangers de ce trou à tempêtes.

   Du reste, les Norvégiens sont de bons marins. Ils ne boudent point à la besogne. Au milieu des fiords du littoral, depuis Christiansand jusqu’au Cap-Nord, entre les récifs du Finmark, à travers les passes des Lofoden, les occasions ne leur manquent pas de se familiariser avec les fureurs de l’océan. Lorsqu’ils traversent l’Atlantique-Nord pour aller de conserve aux lointaines pêcheries de Terre-Neuve, ils ont déjà fait preuve de courage. Pendant leur enfance, ce qu’ils ont reçu de coups de queue d’ouragan, sur la côte européenne, les a mis à même d’affronter les coups de tête des mêmes tempêtes sur le New-Found-Land. Ils attrapent la bourrasque à son début, voilà toute la différence.

   Les Norvégiens ont de qui tenir, d’ailleurs. Leurs ancêtres étaient d’intrépides gens de mer, à l’époque où les Hansen avaient accaparé le commerce de l’Europe septentrionale. Peut-être furent-ils un peu pirates dans les anciens temps, mais la piraterie c’était alors la façon de procéder. Sans doute, le commerce s’est bien moralisé depuis, bien qu’il soit permis de penser qu’il reste encore quelque chose à faire.

 

Descriptif

Editions Lidis Le grand Jules Verne illustré année 1968, Assez Bon état général, couverture rigide, tranche et dos moyennement passés et marqués, intérieur assez frais, tranches des pages un peu salies, livre d’occasion relié grand format de 14,8x21,7 cm, 448 pages

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