WALLACE David Foster – Bref entretiens avec des hommes hideux

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Description

Titre original « briefs interviews with hideous men »

Traduit de l’américain par Julie et Jean-René ETIENNE

Extraits

1/   Extrait de « Au-dessus à jamais »

   Joyeux anniversaire. Treize ans c’est un jour important. Peut-être même celui qui ouvre ta vie publique. Treize ans, c’est là que les gens doivent prendre conscience que des choses importantes sont en train de t’arriver.

   Des choses te sont arrivées au cours des dix derniers mois. Tu as maintenant sept poils à l’aisselle gauche. Douze à droite. De dures, de dangereuses spirales de poil noir et cassant. De poil crissant, animal. Autour de tes parties intimes, ces poils rudes et frisés sont maintenant trop nombreux pour que tu les comptes sans perdre le fil. D’autres choses. Riche et rêche, ta voix passe d’une octave à l’autre sans prévenir. Ton visage brille quand tu ne le laves pas. Et deux semaines d’une douleur terrifiante et profonde au printemps dernier t’ont laissé avec cette chose tombée d’en dedans : ton sac est maintenant plein et vulnérable – prendre soin de ce paquet. Le palan qui le soutien et le hisse te strie les fesses de rouge. Tu as gagné en fragilité.

   Et des rêves. Depuis plusieurs mois, des rêves d’une nouveauté radicale : moites, affairés et distants ; courbes qui s’abandonnent, pistons, chaleur et puis la chute vertigineuse ; et tu t’éveilles, derrière des paupières frémissantes, dans un jaillissement, une décharge de sensation qui t’électrise des cheveux aux orteils, surgie d’un dedans plus profond que tu n’aurais cru receler, spasmes d’une douleur profonde et suave, avec la lumière filtrant par les volets en éclats d’étoiles aigües sur le plafond noir de la chambre, et sur toi une gelée blanche et dense et qui suinte entre tes jambes, goutte et colle, refroidit sur la peau et se fige et pâlit, laissant des nœuds de poils agglutinés, animaux et blêmes sous la douche du matin, et dans l’enchevêtrement mouillé une odeur propre et suave dont tu n’arrives pas à croire qu’elle puisse venir d’une chose que tu aurais fabriquée en toi.

 

2/   Extrait de « Le sujet dépressif »

   Le sujet dépressif vivait dans une terrible et incessante souffrance émotionnelle et l’impossibilité dans laquelle elle était de partager ou de mettre en mots cette souffrance en était une composante à part entière, contribuait à son horreur essentielle.

   Désespérant alors de décrire la souffrance émotionnelle ou d’en exprimer le caractère absolu à son entourage, le sujet dépressif relatait à la place les circonstances, passées ou présentes, dont le rapport avec la souffrance permettrait d’en documenter l’étiologie et la cause, dans l’espoir d’au moins parvenir à exprimer à autrui quelque chose de son contexte, ses – pour ainsi dire – contour et texture. Les parents du sujet dépressif, par exemple, qui avaient divorcé lorsqu’elle était enfant, s’étaient servis d’elle comme d’un pion dans les petits jeux tordus auxquels ils se livraient. Le sujet dépressif, enfant, avait eu besoin de soins orthodontiques et chaque parent avait allégué – non sans fondement, compte tenu d’ambiguïtés légales byzantines dans le jugement de divorce, insérait-elle toujours dans sa description de la douloureuse bataille qui avait opposé ses parents pour le coût de ses soins orthodontiques – que c’était à l’autre de payer.

 

3/   Résumé

   Vingt-trois nouvelles : un garçon paralysé par la peur en haut d’un plongeoir, un poète satisfait se prélassant au bord de sa piscine, un jeune couple face à ses doutes sur sa vie sexuelle, une femme déprimée cherchant le réconfort… Entrez dans l’univers incomparable de David Foster Wallace !

   « Ne vous demandez plus qui reprend le flambeau de la grande tradition comique tenu jusqu’alors par Sterne, Swift et Pynchon : c’est Wallace ». Jeffrey Eugenides

   « Avec ses obsessions excentriques et ses expérimentations sinistres, Wallace ressemble de plus en plus au savant fou d la littérature américaine : Edgar Allan Poe. Les démons qui tourmentent ses hommes hideux sont ceux qui nous hantes tous. » New York Book Review

      L’auteur : Né en 1962 dans l’Illinois, nouvelliste, auteur d’essais et d’un roman épique devenu culte, Infinite Jest (tous parus ou à paraître au Diable vauvert), D.F Wallace s’est suicidé le 12 septembre 2008. Don DeLillo, Zadie Smith ou Jonathan Franzen ont salué l’un des écrivains les plus influents de son temps.

 

Descriptif

Editions Au Diable Vauvert année 2009 ISBN 9782846260893, Bon Etat général, couverture souple, tranche et dos légèrement marqués, intérieur frais, tranches des pages un peu salies, livre d’occasion broché grand format de 13,3x20 cm, 446 pages

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