Flammarion

BARNAVI Elie – Les religions meurtrières

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Description

Extrait

1/   Avertissement

   Vous croyiez Dieu mort et enterré, ou di moins définitivement chassé de l’espace public. Dans le fracas des bombes et la lueur des incendies, les processions haineuses et les imprécations de ses porte-parole autoproclamés, vous découvrez effaré, qu’il revient en force et avec quel éclat. Eh oui, qui mieux que lui, saurait aujourd’hui drainer des foules pareilles, dresses de telles murailles, attiser de telles passions, transformer des femmes en fantômes et des jeunes gens en torches vivantes ? Dieu ? C’est une façon de parler. Car Dieu, on ne sait rien. C’est de la religion qu’il s’agit, c’est-à-dire des mille manières dont les hommes s’imaginent la divinité et organisent leurs relations avec elle et avec leurs semblables.

   Que s’est-il donc passé ? Pourquoi, cette « illusion », dont l’Occident rationaliste n’a cessé de prédire la disparition, résiste avec succès là où les grandes utopies laïques nées de la modernité ont mordu la poussière ? J’ai bien quelques idées là-dessus, pas toutes très originales d’ailleurs ; mais là n’est pas ce dont je veux vous entretenir. J’entends vous parler non de ses causes, mais des effets, et plus particulièrement de l’un de ses effets : la violence meurtrière à laquelle se livrent tant de ses adeptes, ainsi que des moyens de leur résister.

 

2/   Toute religion est politique

   Si Montaigne nous a invités à nous méfier des certitudes fortes, la sécularisation de nos sociétés nous a fait oublier cette vielle vérité, qui revient nous hanter en ce début de millénaire : la religion, toute religion, reste d’abord une affaire de groupe, c’est-à-dire de pouvoir. L’historien sait que l’orthodoxie et l’orthopraxie religieuses ont, toujours et partout, structuré la vie sociale, l’anthropologue sait que, sauf dans nos sociétés dûment sécularisées, cela est encore le cas aujourd’hui. Il est grand temps que le citoyen s’en souvienne, lui aussi : toute religion est politique. Sauf dans nos sociétés dîment sécularisées, précisément.

   Qu’est-ce que cela veut dire ? D’abord que, sauf dans nos sociétés dûment sécularisées, cette orthodoxie et cette orthopraxies, il est de l’obligation du groupe de les imposer à l’individu, pour son propre salut comme pour le salut de la communauté, s’il le faut contre sa propre volonté. Dans les sociétés traditionnelles, où « religion », société et autorité se confondent, cela ne pose point de problème : toute « sorte de religion » y équivaudrait à une sortie de la société et à la mise au ban de l’individu, et est donc proprement impensable.

 

3/   Résumé et l’auteur

   L’auteur : Elie Barnavi est professeur d’histoire de l’Occident moderne à l’Université de Tel-Aviv. Il a été ambassadeur d’Israël en France de 2000 à 2002, il dirige le comité scientifique du Musée de l’Europe à Bruxelles.

   Résumé : Voici neuf thèses sur la religion politique. Pour vous, cher Européen perplexe et angoissé, pour vous armer contre un adversaire très différent de tous ceux que les siècles passés ont dressés contre vous.

   Il y va de vos valeurs, de vos libertés, de l’avenir de vos enfants.

 

Descriptif

Editions Flammarion Café Voltaire année 2006 ISBN 9782080690470, Bon Etat général, couverture souple, tranche et dos légèrement passés et marqués, intérieur frais, tranches des pages un peu salies, livre d’occasion broché grand format de 13,2x20,2 cm, 144 pages

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