GHILEN Herbert – Ras le bol !

Réf: pt-bsne6
1,50 € TTC
 En stock
Ajouter au panier
Description

Herbert Ghilen est l’un des nombreux pseudonymes du romancier français d’origine Belge André Duquesne dont le plus connu est Peter Randa.

Extrait 1

   Ma voix sait se faire dure quand il faut et mon regard glacial… Fournier en a pris de la graine et je l’ai vu pâlir légèrement… Comme pour faire une diversion, il se met à compter les billets… et tout de suite, on devine qu’il éprouve une joie infinie à les palper et se les étaler devant les yeux.

   - Tu peux me croire, Henri… Je ne demande pas cher… Tu payerais autant à l’hôpital.

   - Sans doute, mais à l’hôpital les soins seraient compris et la Sécurité Sociale me rembourserait.

   Avec un petit rire, il a un mouvement du menton pour désigner la poche où j’ai rangé la liasse :

   - Tu n’as pas l’air de manquer.

   - Comme tu dis… Je vais amener la bagnole de l’autre côté de la baraque… Va ouvrir la porte de derrière… Dans tes petits sauvages, il y en a un qui se prend pour une vraie terreur.

   - Raymond.

   - Un de ces quatre, je serai obligé de le remettre à sa place.

   - Tu veux que je lui parle ?

   - ça le déchaînerait encore plus… Je te préviens seulement… La fille, qui est-ce ?... Sa petite amie ?

   - Il voudrait bien… Hélène !... Majeure depuis deux jours… Ils ont fêté ça… C’est encore la plus dangereuse du trio… Du trio et de toute l’équipe qui va avec.

   - En somme, ça ne change pas beaucoup… Tu navigues toujours au milieu de la même faune… En rachetant ce qu’ils chapardent à vil prix ?  

   - Je leur rends service… et ça me fait courir des risques…

   - C’est déjà ce que tu disais à mon époque.

   - Il y a quand même une différence… Aujourd’hui, s’il y avait un éclat, je prendrais tout de suite un coup de couteau… Tu ne peux pas savoir comme ils ont la lame facile.

   - Moi, à leur âge, j’avais un 6/35.

   - Et tu dois te dire : » Ils n’ont qu’un couteau »… Grosse erreur… Ne crois pas que la nouvelle génération soit moins agressive que la tienne… Au contraire… Elle est beaucoup moins prudente… Elle se sent acculée par la vie, sans beaucoup d’espoir et elle se fout de tout.

   - Ça dure depuis pas mal d’années tout cela.

   - Maintenant, c’est une jeunesse des allocations familiales.

   Cette idée l’a toujours tarabusté. De son temps, les gosses n’étaient pas remboursés… On ne pensait pas au téléviseur ou à la bagnole en les faisant… Ils ne représentaient pas encore une traite qu’on peut à coup payer   

 

Extrait 2

   Frédo dort toujours, mais Mariana n’est plus assise à son chevet. Elle s’est installée près de la fenêtre toujours entrebâillée et regarde dans la cour d’un œil morne en fumant une cigarette.

   Doucement, je referme la porte et je l’interroge du regard :

   - Il n’a pas encore bougé et respire régulièrement, dit-elle… Je ne crois pas que la fièvre ait déjà monté.

   - Bon signe.

   Du moins, je l’espère car mes connaissances en médecine sont plutôt réduites.

   - Je me suis arrangé pour qu’on aille chercher ses vêtements…

   - Ça ne pressait pas.

   - Les vêtements peut-être, mais il avait laissé trainer une grosse somme dans son appartement… Je n’y vais pas moi-même car la maison est certainement surveillée… Pour l’argent, je crois que si nous le laissions, nous aurions des visiteurs mal intentionnés.

   - Ce Lamorof ?

   - Disons, ses hommes de main.

   - Et vous croyez qu’ils me connaissent aussi.

   - Une chance sur deux… Le Russe a eu toute la nuit pour s’informer… Toute la nuit et la matinée… Nous sommes connus dans le coin et il y a toute une part de notre vie que nous ne cachons pas… Vous êtes déjà venue chez Frédéric… Notre concierge connaît votre adresse… et elle la donnera sans hésitation.

   - Dans ce cas, je ne suis pas la seule concernée… Mon frère Aldo est menacé aussi.

   - Il est en Amérique du Sud… Tout sera réglé d’une façon ou d’une autre avant qu’il rentre.

   - D’une façon ou d’une autre, cela signifie que pour Frédéric et pour vous… Les choses pourraient mal tourner aussi ?

   - Il faut envisager le pire… mais ici, je crois vraiment que vous êtes tous les deux à l’abri.

   - Qui est allé chez Frédéric ?

   - Un petit dur qui se fait les dents à l’ombre de Fournier… En fait, il s’agit d’une fille. Un visage d’ange… Belle… comme une panthère peut être belle… Normalement, elle aurait refusé, mais il se trouve que nous étions voisins de paliers lorsqu’elle avait de six à huit ans… Elle se souvenait de moi.

 

Descriptif

Editions Beaulieu Spectre Noir Espionnage 6 années 70, état général assez bon, couverture souple, tranche et dos moyennement marqués, intérieur assez frais, livre d’occasion broché format poche de 12x17,8 cm, 176 pages

Produits pouvant vous intéresser