Ouvrage écrit par Aimé Michel, Wilhelm Moufang et William O. Stevens.
 
Extrait de la préface
 
   Le corps physique le plus complexe jusqu’ici observé par la science n’est ni la Terre, où sont nées toute vie et toute pensée connues de nous, ni le Soleil qui anime la vie terrestre, ni la galaxie et ses deux cents milliards de Soleils, ni l’Univers jaugé par les radiotélescopes.
   Le corps physique le plus complexe que connaisse la science, celui dont l’organisation interne dépasse en complication celle de toutes les galaxies célestes, est aussi l’un des moins rares et des moins respectés qui soient. Il est si peu rare qu’en ce moment même, tandis que d’une main j’écris ces lignes, un exemplaire des plus courants repose dans mon autre main appuyée au bureau : c’est, tout simplement, le cerveau humain, tant de fois fendu à la hache, déchiqueté dans les guerres, jeté aux fosses communes, entassé en pyramides de crânes par Gengis Khan et mille autres hommes de sabre, et de temps voué d’abord aux tâches les moins nobles, depuis le cerveau qui animait les bras de l’esclave commis à chasser les mouches pendant la sieste de son maître jusqu’au cerveau mécanisé de l’ouvrier sur sa chaine et de l’employé établissant des comptes de clous ou tamponnant d’inutiles paperasses.
   De la complexité de notre cerveau (du cerveau du plus modeste d’entre nous), aucune comparaison ne saurait donner une idée, et cela pour la raison fondamentale que la neurophysiologie la plus moderne elle-même n’a pas encore réussie à en évaluer les bornes.
 

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