Tome XXII comprenant
 
- Maigret et le voleur paresseux
- Maigret et les braves gens
- Maigret et le client du samedi
- Maigret et le clochard
 
Extrait de « Maigret et les braves gens »
 
   Depuis cinq jours qu’ils étaient entrés de vacances, c’était la première fois qu’ils étaient réveillés de la sorte, et, pour Maigret, c’était un peu une reprise de contact avec la réalité, avec la routine.
   - Je vous écoute, murmurait-il en tirant sur sa pipe cependant que sa femme tenait l’allumette enflammée au-dessus du fourneau.
   - Je suis dans l’appartement de M. René Josselin, 37 bis, rue Notre-Dame-des-Champs, tout à côté de couvent des petites sœurs des pauvres… Un crime vient d’être découvert, dont je ne sais pas grand-chose, car je ne suis arrivé qu’il y a une vingtaine de minutes… Vous m’entendez ?
   - Oui…
   Mme Maigret se dirigeait vers la cuisine pour préparer du café et Maigret lui adressait un clin d’œil complice.
   - L’affaire paraît troublante ; elle est probablement délicate… C’est pourquoi je me suis permis de vous appeler… Je craignais qu’on ne se contente d’envoyer un des inspecteurs de garde…
   Il choisissait ses mots et on devinait qu’il n’était pas seul dans la pièce.
   - je savais que vous étiez récemment en vacances.
   - J’en suis revenu la semaine dernière.
   On était mercredi. Plus exactement jeudi, puisque le réveil, sur la table de nuit de Mme Maigret, marquait deux heures dix. Ils étaient allés au cinéma tous les deux, moins pour voir le film, assez quelconque, que pour reprendre leurs habitudes.