Librairie des Champs-Elysées

ARBELLOT Simon – Les chevaliers de la licorne

Réf: pt-lm659
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Description

Extrait

1/   Pour mieux s’en convaincre, le commissaire Picot se replongea, le soir de cet entretien, dans le dossier de la police municipale. Il voulait relire la lettre de ce Jacquin qui, elle au moins, avait, sur les autres, le mérite d’être signée. C’était bien l’écriture d’un paysan mi-rusé, mi-instruit, avec ce style et ce pesant d’hypocrisie, d’insinuations, d’accusations vagues, cette mauvaise littérature du dénonciateur qui veut se donner le beau rôle.

   Aussi antipathique que soit ce genre de lettres, il n’était pas négligeable. Jacquin ne disait pas tout ce qu’il savait, cela était évident. Il n’aimait ni les La Gartempe, ni le notaire, ni le docteur, ni le curé, mais était-ce bien une raison pour accréditer certaines fables du pays ? Nous n’étions tout de même plus au temps de la sorcellerie et si le colonel-comte était au dire de Jacquin, un peu « dingo, lui aussi » comme son frère, quel rapport y avait-il entre ces hobereaux originaux, mais bienfaisants, et le gang des pilleurs de banques ?

 

2/   L’apparition d’un chevalier de la Licorne, en tenue de guerre, dans le salon de Rouffac n’aurait pas causé plus de surprise que l’entrée de Robert Brichot. Tous ces gens qui, depuis quelques heures, déblatéraient sur l’audacieux jeune homme, crurent voir surgir, sous leurs yeux, l’image de la Justice et le spectre de la vengeance. Vingt mines renfrognées accueillirent le nouveau venu ; seul le visage du commissaire Picot reflétait une visible satisfaction.

   - Nom d’un tonnerre ! s’écria, le colonel, que se passe-t-il, Robert ? En bordée, à cette heure ?

   Robert Brichot, qui d’un coup d’œil avait deviné l’embarras de ses cousins, comprit le parti qu’il pourrait en tirer. « Ils me soupçonnent, pensait-il. A moi, maintenant, de les posséder » et, s’approchant de son oncle, il lui dit à haute voix :

   - J’ai appris le vol du « Diablotin » et j’ai pensé que ma présence pourrait être de quelque utilité à l’enquête. J’ai l’impression que j’ai bien fait de venir.

   - Mais, enfin, nous diras-tu comment tu as appris ce… ce… cet incident ? Les journaux ne paraissent pas ce soir, à Limoges, ce me semble.

   - Un mystérieux coup de téléphone, rue du Consulat, et j’ai renoncé à un dîner bridge chez les Chaslus, pour me joindre à ma famille en des heures que je devine difficile pour elle. Comment va ma tante, la duchesse ?

 

Descriptif                                           

Editions Librairie des Champs-Elysées Le Masque 659 année 1959, Assez Bon état général, couverture souple, tranche et dos un peu marqués et passés, pages jaunies, tranches des pages moyennement salies, livre d’occasion broché format poche de 11,3x17,8 cm, 256 pages

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