Fleuve Noir

ARNO Marc – La défunte

Réf: pt-fnsp384
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Description

Extrait

1/   Puisque c’était Mabel elle-même qui lui avait fait dire de l’attendre dans l’appartement, il n’avait pas à avoir de scrupules à y pénétrer. La pensée qu’elle avait agi ainsi pour lui éviter de rester dans le couloir lui causa un sentiment désagréable. Mabel devait éprouver une certaine honte de le faire venir ici. Il introduisit la clé dans le verrou.

   Le battant de bois repoussé, Clark tâtonna le long du chambranle à la recherche de l’interrupteur. Il le trouva, alluma. La lumière crue d’une lampe simplement pendue au bout d’un fil lui montra une entrée aux murs nus et trois portes. L'une d’elles était ouverte ; elle donnait dans la salle de séjour.

   Clark s’y engagea, donna de la lumière, se figea sur place.

   Au fond de la pièce pauvrement meublée, effondrée, il y avait une femme. Plus exactement, son cadavre, car la blessure qu’elle avait juste au-dessous du sein gauche ne pouvait faire illusion.

   - Mabel…

 

2/   Une chape de plomb paralysa brusquement les membres de Clark. La cage de verre où il se trouvait devint une prison ; il pensa que c’était vraiment trop bête. Un vent de révolte souffla en lui, ses doigts glissèrent dans la poche de son manteau, étreignirent la crosse de l’automatique.

   Fuir !

   Au moment où Clark allait tirer, le flic lui sourit.

   Clark n’en crut pas ses yeux, demeura interdit. Puis il contraignit sa main à avancer vers la fermeture de la porte. Il ne pouvait rester plus longtemps dans cette attitude, à dévisager le flic, sans que celui-ci se doutât de quelque chose.

   Les doigts crispés que le loquet, Clark ouvrit la porte. La pluie s’infiltra dans la cabine, lui mouilla le visage. Le flic souriait toujours. Il avait une bonne tête d’Irlandais, de grandes dents jaunies par le tabac. Sa main gantée de cuir désigna l’appareil téléphonique.

   - On vient de tomber en panne et la radio cafouille, expliqua-t-il d’une voix traînante. Faut que j’appelle le central…

   Clark passa devant lui, s’efforça de grimacer un sourire. Il pensa que c’était une chance qu’il n’ait jamais rencontré le policier auparavant.

   - C’est à cause de cette saloperie de flotte, grogna le flic. Chaque fois qu’il pleut, notre bagnole nous laisse tomber. Je me demande quand ils vont se décider à la flanquer à la ferraille !

 

Descriptif

Editions Fleuve Noir Spécial Police 384 de 1963, Etat général Moyen, couverture souple, tranche et dos marqués et passés, pages jaunies, tranches des pages moyennement salies, livre broché d’occasion format poche de 11,2x17,8 cm, 224 pages

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