Fleuve Noir

FALLER Roger – La champ libre

Réf: pt-fnsp1658
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Description

Extrait

1/   Quand la petite porte aménagée dans le portail s’ouvrit devant elle, Andrée Domergue ne s’attendait pas à la grande foule pour l’accueillir. Elle n’avait pas été victime d’une erreur judiciaire, son procès n’avait pas déclenché une campagne de presse et les deux mois fermes qu’elle venait de tirer constituaient la juste sanction d’un délit caractérisé. Elle ne vit pas non plus de car de télé ni la voiture de reportage d’un poste périphérique. Son affaire n’intéressait pas les mass média.

   Mais Fernand, au moins, aurait pu être là puisque c’est à lui qu’elle devait d’être restée deux mois de l’autre côté du mur.

   Arrivée ici en fourgon cellulaire, elle ne savait pas comment revenir à Paris et, au premier passant venu, elle demanda la station des bus. L’homme lui donna le renseignement et Andrée se dirigea vers l’arrêt, sa valise à la main.

   Une fois en voiture elle eut l’impression que tout le monde la regardait. Elle demanda le nombre de tickets à poinçonner pour Paris. Cette question plaidait en sa faveur. Habituée de la prison de Fleury-Mérogis elle n’aurait pas posé la question. Elle s’assit et regarda défiler le paysage.

   Elle s’en souviendrait de ces deux mois-là.

   Le bus prenait un peu de monde à chaque arrêt et quand il arriva à Paris il était plein à craquer.

   Une fois au métro, Andrée Domergue sentit qu’elle s’enfonçait dans un anonymat presque confortable et rassurant. Qui sait si, parmi les gens qu’elle côtoyait, certains n’avaient pas fait davantage de prison qu’elle. Ou n’avaient échappé que par relations ou par veine aux foudres de la justice. Ou n’allaient pas être bientôt arrêtés.

 

2/   - Asseyez-vous, dit-il. J’ai un petit problème et peut-être pouvez-vous m’aider. Vous savez qu’Angèle part dans une semaine.

   Andrée pensa qu’on arrivait au sujet. Il allait lui demander de remplacer sa bonne.

   - Je suis à votre disposition.

   - Vous n’êtes pas ici pour cela, dit-il. Quand je serai rétabli vous aurez autre chose à faire. J’ai reçu plusieurs réponses à mon annonce et peut-être pouvez-vous m’aider à choisir parmi elles. Une femme sait mieux qu’un homme ce que veut une autre femme.

   Tout de suite Andrée fut sur ses gardes : ce qu’il lui proposait collait bien, trop bien, avec ce qu’elle souhaitait. Ça pouvait être un piège. Mais dans quel but ?

   Il lui demanda de prendre un paquet de lettres dans le bahut, le divisa en deux et lui en tendit la moitié.

   - Voyez ça.

   Dans sa pile elle ne vit pas de lettre de Claudine. Elle mit deux lettres de côté après lecture, les moins intéressantes. Teroni en mit également deux à part.

   - Appelez Angèle ! ordonna-t-il.

   Quand ils furent à table, face à face, les quatre lettres se trouvaient entre eux et cette fois Claudine figurait dans la sélection. Détail intéressant : elle était la seule à avoir le téléphone chez elle.

   - Alors ? Questionna-t-il.

   - Je ne sais pas.

   Ce qu’il lui demandait n’était pas non plus forcément un piège. C’était un avis que peut donner une femme sur une autre femme, même si on ne connaît la première que depuis une journée. Mais c’était tout de même une surprenante coïncidence. Une trop belle coïncidence.

 

Descriptif

Editions Fleuve Noir Spécial police 1658 année 1981 ISBN 2265016713, état général moyen, couverture souple, tranche et dos moyennement marqués et passés, pages jaunies, tranches des pages un peu salies, livre d’occasion broché format poche de 11,2x17,8 cm, 224 pages

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