Extrait
1/ - Je commence par quoi, patron ? Par l’interrogatoire des employées le lendemain matin à l’ouverture des bureaux ou par mon expérience de pyrométrie ?
- Jouez le jeu, Bouchard, je sais que vous brûlez d’envie de raconter vos exploits de pyromane, mais les filles d’abord.
- Pyromane !... Vous êtes dur avec moi.
- La pyrométrie consiste à mesurer et étudier les hautes températures.
- C’est ce que j’ai fait.
- D’accord. Mais manquer mettre le feu à tout un étage du quai des Orfèvres, moi, j’appelle ça de la pyromanie.
- Faites entrer le premier témoin, lance Max pour tirer Bouchard d’un mauvais pas. Je suppose que si vous aviez pu quitter vos gueules… pardons, vos têtes de flics et arriver à l’usine en bons vieux employés maison, vous en auriez sûrement beaucoup plus appris.
- Mettez-vous à la place de ces braves gens, répond Bouchard. Ils ne savent rien. Ils sont paris la veille avec chacun sa petite idée dans la tête sur le patron qui…, les salaires que…, la pauvre secrétaire qu’on…
- Non ! A ce point-là ?
- Je veux dire la secrétaire qu’on vient de mettre à la porte après vingt-cinq ans de bons et loyaux services. C’était le drame de la semaine, avant la mort tragique du patron. Donc, tous ces braves gens se pointent pour repointer le lendemain matin : même heure, mêmes arrière-pensées. Métro, boulot, dodo. Et puis crac ! Le choc. M. Courcelles a été assassiné hier soir, dans son bureau, après 18 heures, d’un coup de poignard !
2/ 4e de couverture
Etre vu ou ne pas être vu. Eternel dilemme pour qui veut commettre un crime parfait.
- Où étiez-vous au moment du crime ?
- Je pissais dans les toilettes du Drugstore Matignon.
- Prouvez-le !
Non, ce qu’il faut c’est tuer en étant vu ailleurs au moment du crime. Et par suffisamment de témoins dignes de foi pour mener « 3J » sur une fausse piste.
Jusqu’au soir où le commissaire, rentrant d’une tournée de morgue by night, trouvera ce mot écrit par son « comme il dit » de neveu qui débarque seize mois après dans cette affaire : »Ma parole vous êtes miros dans la police ou quoi ? ».
« 3J » miro ? Et vous ?...
Regardez donc votre propre carte d’identité et, qui que vous soyez, homme ou femme, masculin ou féminin, zizi or not zizi demandez à voir la carte d’identité d’une personne du sexe opposé et comparez.
Que l’un et l’autre vous vous appeliez respectivement Pierre ou Martine, Paul ou Virginie, Valéry ou Anne-Aymone, remplacez vos prénoms par… Claude par exemple et relisez les deux cartes. A haute voix. En prononçant bien tous les mots…, toutes les syllabes. Comme à l’école primaire.
Vous ne voyez pas ?...
Descriptif
Editions Fleuve Noir spécial Police 1203 année 1975, Assez Bon état général, couverture souple, dos et tranche un peu marqués et passés, pages jaunies, tranches des pages moyennement salies, livre d’occasion broché format poche de 11,2x17,8 cm, 222 pages
